Deux candidats à l’adhésion à l’Union européenne nous posent des soucis : la Roumanie qui doit signer le Protocole d’entrée fin avril connaît de sérieux problèmes. Il y a peu de progrès concernant la justice ou l’environnement. Nous n’avons pas pu conclure la négociation, mais avons introduit un mécanisme de contrôle plus serré. Le nouveau gouvernement fait beaucoup, notamment en matière de lutte contre la corruption et de réforme du système juridique. Si tout va bien la Roumanie pourra adhérer en 2007, mais nous pouvons très bien décaler d’un an si tous les critères ne sont pas réunis.
Bien que la collaboration avec le tribunal de La Haye ne soit pas satisfaisante, je souhaite commencer les négociations avec la Croatie le 17 mars, cela constituera un signal positif pour les autres pays des Balkans. La Commission est cependant garante des traités et conclusions du conseil. La Croatie doit donc collaborer avec le tribunal. Le général Gotovina doit comparaître à La Haye. Le gouvernement croate a lancé un avis de recherche, on dirait qu’il fait des efforts. Nous prendrons une décision en fonction de ce que le procureur Carla Del Ponte émettra comme avis début mars.
J’ai affirmé il y a peu que les frontières de l’Europe ne sont pas géographiques, mais définies par des valeurs communes. Le traité de l’Union le stipule : tout pays européen peut prétendre à une adhésion, l’essentiel étant que la population le souhaite. C’est le cas en Turquie, mais pas en Suisse, bien que ce dernier État satisfasse plus aux critères politiques, juridiques et économiques d’entrée que la Turquie. L’élargissement n’est pas sans limite. L’Union européenne a rejeté la candidature du Maroc dans les années 80. Actuellement, nous nous occupons uniquement de la Bulgarie, de la Roumanie, de la Croatie, des pays des Balkans restants et de la Turquie.
Pour ce qui est de la Turquie, nous sommes sur le point de signer le Protocole d’Ankara, qui reconnaît l’existence de la partie grecque de Chypre comme État. J’espère que le gouvernement turc le paraphera avant ma venue en mars. Ce Protocole doit ensuite être adopté et signé par le Parlement et le gouvernement, cela peut durer des mois.
« Rumänien hat schwere Probleme », par Olli Rehn, Die Tageszeitung, 28 Février 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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