« Pour les libéraux, le temps n’est pas à l’ambition et aux chicanes »

Mon 75ème anniversaire correspond avec les 20 ans de la Perestroïka. Si l’on juge d’après les principes que nous avions défendus alors, la Russie se trouve actuellement amenée sur le chemin d’un pays appelé l’URSS. La construction d’une démocratie dirigée dans le cadre d’une économie de marché libérale est en route. Cette construction rappelle ce qu’Anatoly Tchoubaïs avait qualifié d’ " empire libéral ". Les vrais démocrates comprennent que l’impérialisme sous toutes ses formes conduit à l’esclavage, de tels gouvernements ne prennent pas en compte les droits élémentaires et les liberté du citoyen. Cette même politique hégémonique se met en place vis à vis des anciennes républiques de l’union. Le pouvoir présente ça à l’Europe comme un partenariat avec des états indépendants mais en fait il reconstruit le camp socialiste.
Les démocrates de la première vague étaient ouvertement carriéristes, le malheur de notre politique c’est le pragmatisme, il faudrait être idéaliste. Il faut choisir, soit l’opposition critique le pouvoir, soit elle est dans sa poche, entretenue et sous ses ordres. Ce pouvoir a d’ailleurs eu une idée géniale récemment : interdire les blocs politiques, depuis Iabloko et le SPS n’arrivent pas à former une organisation commune. Les leaders libéraux devraient comprendre que le temps n’est pas aux chicanes, c’est la vanité qui se cache sous des divergences d’opinions qui n’ont pas lieu d’être.
Contrairement à ce qu’a affirmé Boris Nadejdine pour le SPS, je ne pense pas qu’ils arrivent à former une liste commune pour les prochaines législatives. J’ai du mal à imaginer Kassianov ou Rijkov en nouveau leader démocratique, peut-être Kasparov car il ne faisait pas de politique auparavant. Le critère principal doit être l’absence de compromission. Tant que l’opposition travaillera en accord avec le pouvoir, elle ne présentera rien qui vaille.