Dans l’histoire moderne, le pic d’activation du terrorisme se situe dans la deuxième moitié du vingtième siècle, contrairement a ce que l’on peut entendre depuis le 11 Septembre 2001. Des organisations comme Narodnaïa Volia (volonté du peuple) ou Zemlia i Volia (terre et liberté), étaient actives en Russie, ensuite sont venus les SR ( socialistes révolutionnaires ), les Bolcheviks, qui ont aussi utilisé les méthode terroristes. Ce terrorisme était déjà international à l’époque. Il y a quelques dizaines d’années, il se partageait en deux camps, le terrorisme de gauche ou gauchisant et le terrorisme de droite. Cette séparation s’expliquait par le fait que les deux systèmes en place sur la planète utilisaient les organisations terroristes comme instrument de leur politique.
Le terrorisme de gauche était dirigé par Ilitch Ramirez Sanchez, dit Carlos ou le Chacal. Le schéma d’action était le suivant : un groupe, disons les brigades rouges italiennes, commettent une action sur le territoire français et une organisation terroriste française la revendique, le commando quitte le pays aussitôt après l’opération, le groupe français a un alibi, les services spéciaux sont dans l’impasse. Le terrorisme de droite était lui uni sous la bannière de la célèbre ligue internationale anti-bolchévique. Carlos avait choisi la Hongrie comme camp de base et a donné bien du fil a retordre au services spéciaux de ce pays qui a du adhérer à Interpol pour se débarrasser de cet hôte encombrant. Il n’était pas agent du KGB mais avait des contacts avec les services spéciaux de RDA.
Le comité de sécurité nationale soviétique a fait tout son possible pour endiguer le phénomène terroriste, en particulier l’action des Frères Musulmans sur la jeunesse musulmane d’URSS. Il y a aujourd’hui environ 500 organisations terroristes diverses sur la planète, seule une bonne trentaine d’entre elles représentent un réel danger. Nos services spéciaux n’ont jamais infiltré les organisations terroristes, selon la volonté de Youri Andropov. Nous avons aidé des mouvements de libération nationale, mais dans les limites du raisonnable. Le système de lutte mondiale contre le terrorisme ne fonctionne pas car il agit comme un filet qui ne retiendrait que les petits poissons. Le réseau terroriste fonctionne sur le mode de la libre adhésion, de la créativité associée à la débrouillardise. C’est une association sans fin de vieilles recettes et de nouvelles. Pour contrer le terrorisme il faudrait savoir : quand ? Où ? Pourquoi ? et comment ? Malheureusement les terroristes disposent de plus d’imagination que les services ne disposent de moyens.
Je pense que l’Occident, même après la Guerre froide, continue de réaliser ses objectifs stratégiques en ayant recours aux organisations terroristes. Il y a beaucoup trop d’attentats là ou il faut et quand il faut, les terroristes se sentent chez eux en Allemagne, en France, en Grande Bretagne et même aux États-Unis. La politique des deux poids, deux mesures, fait perdurer la menace terroriste et permet de faire de nouvelles recrues dans les rangs des extrémistes. Aujourd’hui les autorités de l’islamisme radical, que j’appellerai les " hommes de parole ", utilisent les médias modernes pour transmettre leurs idées, l’émotion suscitée chez des millions gens est pour certains le début d’une vocation pour l’action. C’est ce que l’on appelle la chair à canon. La mort de ces gens ne provoque aucun dommage au terrorisme, ils seront remplacés. La société mondiale doit résoudre des problèmes économiques, politiques et sociaux pour interrompre ce cycle infernal.
« НАЙТИ ШАКАЛА », par Oleg
Netchiporenko, Trud, 2 Mars 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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