Je suis convaincu que la Roumanie va intégrer l’Union européenne avec succès le 1er janvier 2007, nous avons quelques obstacles à franchir, mais nous y arriverons. Nous devons signer le traité d’entrée le 25 avril 2005, à ce moment là, la Roumanie ne satisfera pas encore aux critères de l’Union. En effet, notre pays n’est pas encore une économie de marché fonctionnelle, les citoyens et les entrepreneurs doivent pouvoir réellement faire confiance à l’État. Il ne faut pas juger la Roumanie sur ce qui s’est passé ces dernières années. Depuis notre victoire, il y a trois mois, 40 généraux de la police ont été suspendus et les comptes de 42 000 sociétés ont été bloqués parce qu’elles ne payaient pas leurs impôts. Dans les cas de crimes économiques, comme lors de la privatisation de la raffinerie Rafo, les responsables ont été arrêtés.
Le report de l’entrée de la Croatie dans l’UE dont il est question actuellement ne nous alarme pas, les raisons en sont politiques et nos standards en la matière sont conformes. J’ai été capitaine sur des pétroliers et j’ai toujours su garder le bon cap. Contrairement à Emil Constantinescu, notre ancien président pendant huit ans, qui a échoué dans son combat contre la corruption, je vaincrai. Ce combat contre la corruption est aussi un combat contre les anciennes structures, le gouvernement a la volonté de le mener. Depuis début mars, les archives de la Securitate, l’ancienne police secrète, ont été confiées au CNSAS (Conseil national d’étude des archives de la Securitate), la volonté politique peut venir à bout des structures corrompues qui résistent depuis 15 ans. Cela est valable aussi pour George Copos (vice Premier ministre, Parti humaniste, PUR), zéro tolérance pour la corruption. Si ce que racontent les organisations de la société civile sur lui est vrai, sa place est en prison.
Je parle souvent en politique étrangère de l’axe Washington-Londres-Bucarest, et cela irrite à Paris et Berlin, et je ne suis pas venu à Berlin pour changer mes orientations. Nous avons un réel partenariat stratégique avec ces deux pays et c’est un élément clé de la politique de défense roumaine. Nous ne retirerons nos troupes d’Irak qu’avec l’accord des États-uniens. La Roumanie a besoin d’être liée à l’Europe, mais aussi à l’autre côté de l’Atlantique. Nous avons déjà eu des troupes communes avec l’Union européenne au Kosovo, l’exclusivité en politique étrangère n’est bonne pour personne.
« Wir sind auf die EU noch nicht vorbereitet », par Traian Basescu, Die Tageszeitung, 22 Mars 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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