Environ 30 000 personnes venues de toute la Kirghizie sont arrivées à Djalal Abad et dans d’autres centres régionaux en dénonçant la falsification des résultats des dernières élections. Les leaders de l’opposition ont demandé au pouvoir et à la cour de justice d’examiner les nombreux cas d’infractions pendant ces élections mais aucun n’a été entendu. Le président n’a pas réagi non-plus, c’est pour cela qu’à ces exigences d’annulation des élections faites par l’opposition est venue s’ajouter celle du départ pur et simple du président.
Il ne s’agit pas d’une façon de résoudre un problème politique par la méthode des manifestations de masse. Si nous avions planifié à l’avance une « révolution colorée », nous n’aurions pas participé aux élections. Nous voulions respecter les règles, mais comme le pouvoir lui-même les enfreint, qu’il s’adonne au trucage des élections, alors nous changeons de méthode. À Djalal Abad et dans le Sud, le pouvoir est entre les mains de l’opposition et la milice aussi est de son côté. Nous allons réunir un Kurultay [1] où seront présents les représentants de toutes les villes et régions de Kirghizie. Ce ne sera pas facile à organiser ; le pouvoir bloque la capitale, il installe partout des postes de contrôle. Si la position du gouvernement ne change pas, je n’exclue pas que les évènements prennent une tournure vraiment radicale. Le sud du pays pourrait déclarer son autonomie et former un état indépendant.
« КИРГИЗИЯ : УЖ НЕ "РЕВОЛЮЦИЯ ЛИ ТЮЛЬПАНОВ" ? », par Kurmanbek Bakiev, Trud, 22 mars 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
[1] assemblée populaire
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