Les Palestiniens comptent beaucoup sur la Russie. Moscou est l’un des co-sponsors du processus de paix. Nous avons eu quelques incompréhensions au début des années 90, mais c’est du passé. Les vues de Moscou sont équitables et nous saluons cette visite de Vladimir Poutine dans la région qui est synonyme de paix. Nous avons compris que la Russie est pour une paix durable et qu’elle ne se satisfera pas de demi-mesures. Les Palestiniens saluent toute initiative de retrait des Israéliens de nos territoires, cependant il est indispensable de suivre la « feuille de route » et cela signifie que le pouvoir palestinien doit donner son accord à chaque nouvelle étape.
Nous ne comprenons pas totalement le plan de Ariel Sharon. Est-il question de tous les territoires du secteur de Gaza ? De quelle manière les habitants de Gaza vont-ils pouvoir accéder aux autres territoires palestiniens sur la rive ouest ? L’aéroport va-t-il être rétabli à Gaza ? Les questions sont nombreuses. Si Gaza n’est pas relié aux autres territoires, il deviendra une énorme prison pour un million de personnes. Il est question de construire 3 300 maisons pour étendre les territoires juifs autonomes en Cisjordanie, non seulement les Palestiniens y sont opposés, mais les États-uniens non plus n’ont pas soutenu ce projet. Sharon n’en tient pas compte. Il est aussi question de construire à côté de Naplouse une énorme décharge pour stocker toutes les ordures d’Israël, avec les risques d’épidémies et de contamination de l’eau que cela représente. Les Israéliens continuent à se comporter en maîtres sur notre terre, cela ne va pas dans le sens de la paix.
D’après moi le Mur israélien n’a aucun rapport avec la sécurité. C’est une manière de résoudre le problème territorial à leur manière. Cette construction empêche les Palestiniens de vivre normalement. Rappelons-nous le Mur de Berlin qui est tombé, c’est un « pont de la paix » qu’il faut construire. La sécurité d’Israël et la paix passent par l’acceptation des résolutions de l’ONU et l’évacuation des terres arabes occupées depuis 1967.
J’ai des liens de longue date avec la Russie. J’ai été par le passé le conseiller de Yasser Arafat pour les relations avec l’URSS. Il y a à Moscou une grande compréhension de nos problèmes et du fait que nous vivons sous occupation. On formule souvent le souhait, ici, de nous voir construire le plus vite possible, notre propre État et cela compte beaucoup.
« Мы не до конца понимаем план Шарона », par Khairi al-Oridi, Novyie Izvestia, 7 avril 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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