Karol Wojtyla a changé beaucoup de choses en tant que pape Jean-Paul II. Il a soulevé de nombreuses questions et il a répondu à beaucoup d’entre elles. Il y a une question qui est restée ouverte. Pourquoi Jean-Paul II, qui s’est toujours engagé pour la vie des fœtus, ne s’est pas engagé de la même manière pour sauvegarder la vie de ceux qui sont déjà sur terre. Il ne s’est jamais prononcé de façon ferme contre la peine de mort.
Deux signaux principaux resteront de ce pontificat, montrant son intérêt pour la médecine et la bioéthique. L’encyclique Evangelium vitae sur la valeur de la vie humaine (1995) et la création d’une Académie pontificale pour la vie au sein de l’Académie des sciences du Vatican. Le rôle de ses 130 membres est d’épauler le pape en matière de bioéthique. La protection de la vie humaine individuelle commence au moment de la fusion de l’œuf et du spermatozoïde, c’est le dogme qui servait de fondement à toutes ses réponses sur le sujet. Sous ce pontificat, l’Église catholique romaine officielle s’est prononcée clairement contre l’avortement et contre le clonage thérapeutique ou reproductif. Cette encyclique Evangelium vitae était un appel à chacun, au nom de Dieu : « chéri, protège, aime la vie et sert la ».
Malgré toutes ces discussions, je n’ai toujours pas compris l’existence de cette contradiction qui fait que le pape ne se soit pas prononcé pour l’abolition de la peine de mort. Il est dit dans cette encyclique au sujet des châtiments que la peine de mort ne doit être utilisée qu’en ultime recours, quand la protection de la société l’exige. En Autriche, l’avortement est autorisé jusqu’à un stade avancé de la grossesse alors qu’un test génétique sur un embryon de 8 cellules est interdit. La résolution de telles contradictions est souhaitable, aussi bien pour le pape que pour le législateur.
« Die Kirche, das Leben und die Todesstrafe », par Markus Hengstschläger, Die Presse, 21 avril 2005.
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