Le ministre des Affaires étrangères est désolé de ce que la politique rouge-verte des visas ait entraîné des dérapages, ce n’est pas suffisant pour l’opposition. Les collaborateurs de Fisher, particulièrement à l’ambassade de Kiev, désapprouvaient cette politique laxiste favorisant la criminalité. Nous voulons connaître l’ampleur de la responsabilité et en tirer ensuite les conséquences. Nous voulons savoir ce qu’il savait, ce qu’il a toléré et ce qu’il a ordonné. Il est possible que des fraudes aient eu lieu avant 1998, Kinkel avait déjà allégé les formalités de visa dans le gouvernement Kohl, mais ce sont les rouges-verts qui ont institué le carnet de voyage (relatif à l’assurance) que les criminels ont utilisé comme laisser-passer pour l’Allemagne. Les Verts voulaient sans doute mettre fin à la politique restrictive de l’Union.
On doit trouver les raisons politiques qui ont fait que des femmes ont été plus aisément contraintes à la prostitution. Les services savaient très bien que ces jeunes Ukrainiennes qui recevaient des invitations provenant de « clubs de loisirs » allaient être employées dans des bordels. Je n’arrive pas à croire qu’on ait occulté de telles informations au ministère. Fisher a ignoré de nombreux avertissements : des fonctionnaires, du ministère de l’Intérieur, des collègues français. Je me demande ce que font les femmes vertes. Je comprends qu’il leur faille rester unies, mais il ne faut tout de même pas ignorer la prostitution forcée sous le prétexte de protéger une espèce d’ouverture excentrique au monde et à un parrain.

Source
Die Tageszeitung (Allemagne)

« Fischer hat zugeschaut », par Reinhard Grindel, Die Tageszeitung, 15 février 2005. Ce texte est adapté d’une interview.