La chaîne de télévision américaine CNN a qualifié le rôle de la Russie au sein du Quartet de négociation de « formel ». Si c’était le cas, je ne vois pas pourquoi les États-Unis en feraient partie. Quand les États-uniens parlent de mettre en œuvre la « feuille de route », ils répètent que ce plan doit être effectué par le Quartet, à la tête duquel James D. Wolfensohn vient d’être nommé. Le nom de quartet signifie bien que la résolution du conflit doit être trouvée par les 4 membres, la Russie, les USA, l’UE et l’ONU. L’influence de la Russie est grandissante, elle est presque sortie de la crise économique et nous comptons beaucoup sur elle. Nous soutenons cette idée de sommet sur le Proche-Orient, ce serait une bonne chose, bien que les Israéliens soient contre, c’est leur position traditionnelle. Ils étaient contre la conférence de Londres de mars 2005. Ils ont peur que la communauté internationale les oblige à remplir leurs obligations vis-à-vis des Palestiniens.
Les Israéliens prévoient d’évacuer le secteur de Gaza. Il est important pour nous que ce ne soit qu’un premier pas vers la réalisation de la « feuille de route ». Nous allons discuter le 8 mars à Moscou de l’aide matérielle qui nous a été promise à Londres. Sharon a essayé de nous écarter du processus, mais tout est revenu dans l’ordre. Les partenaires nous ont promis plus d’un milliard de dollars, mais le mécanisme d’attribution n’est pas défini. Pour l’instant Wolfensohn n’a même pas de bureau dans la région, c’est pourtant indispensable, à Ramallah ou à Jérusalem-Est. Je ne suis pas sûr qu’il soit autorisé à ouvrir un bureau à Gaza, les États-Unis eux-mêmes n’autorisent pas leurs diplomates à y vivre depuis que trois d’entre eux aient été tués il y a deux ans.
La Russie n’apporte pas d’argent, mais elle aide par d’autres moyens. Elle instruit nos cadres, dont ceux des services spéciaux. Nous attendons aussi des voitures blindées pour notre police et des hélicoptères pour le président. Yasser Arafat avait deux hélicoptères russes et un équipage russe. Ils ont été détruits par des missiles israéliens au début de l’Intifada. Les Israéliens ne nous ont pas communiqué officiellement d’interdiction concernant les voitures blindées, ils le peuvent, mais ce serait étrange car un pouvoir palestinien fort est dans leur intérêt.
« _______ ________ _________ _________ ______ _________ », par Taïeb Abdel-Rahim, Vremya Novostyey, 4 mai 2005.
Ce texte est adapté d’une interview.
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