L’agitation au sujet de la Constitution européenne se limite de manière significative à la classe politique de l’Union. La Constitution a été élaborée à grands frais et signée le 9 octobre 2004 après de nombreuses modifications de dernière minute. Depuis, les gouvernements des États membres et les grands à Bruxelles souffrent d’attaques-panique et de visions lugubres au sujet de la disparition de l’Union européenne. Les électeurs appelés à se prononcer ne se laissent pas impressionner, comme si la vie pouvait continuer sans la Constitution. Ils ont raison, personne n’en a besoin.
Elle ne change pas grand-chose par rapport au traité de Nice. L’Union européenne peut très bien continuer à fonctionner sur la base de ce traité, si la direction politique des États membres le souhaite. Cette Constitution est aussi un statut quo sur le plan socio-politique. Est-ce parce qu’il ne change rien que ce texte donne le droit à l’Autriche de le faire approuver au parlement uniquement ? Avec un référendum populaire, on se placerait du côté de la constitutionalité. C’est aussi une question d’honnêteté. C’est une re-fondation de l’union qui va avoir lieu. Les fondations précédentes et les contrats d’adhésion perdent leur validité, ils ne seront pas seulement rénovés mais remplacés. En d’autres termes, l’Union européenne et sa collectivité, à laquelle nous avions adhéré par décision du peuple, n’existera plus. La bienséance démocratique exigeait un référendum. La question est de savoir si une Constitution aussi peu indispensable, mais dans le même temps pas vraiment dommageable, va compenser l’évidente augmentation de la frustration des citoyens, alors qu’elle va être instituée partout au-dessus de leur tête.
« Wider die apokalyptischen Reiter der EU-Verfassung « , par Manfred Rotter, Der Standard, 10 mai 2005.
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