Le député Roilo Golez, dans un rapport sur "La drogue aux Philippines" rendu public le 9 janvier, donne les noms de 302 trafiquants opérant dans le pays. Cette liste inclut notamment ceux de 36 policiers en activité ou à la retraite de la Police nationale des Philippines de 33 membres de l’armée de terre (dont un major et deux capitaines), de 4 membres de l’armée de l’air et de 7 membres d’autres unités militaires. Roilo Golez, qui déclare avoir reçu "l’appui inconditionnel" du président Ramos pour sa campagne antidrogues demande aux différents services de lutte contre les drogues - le Narcotics Command de la police philippine, le Dangerous Drugs Board et le Drug Office du service des douanes - de s’expliquer sur leur incapacité à lutter contre les organisations narcos. Il publie la liste des 45 plus importantes d’entre elles, parmi lesquelles le William Teng, le Hong Kong Triad, le Lacad et le Bamboo. La plupart de ces syndicats du crime sont basés à Manille et à Cebu City, la deuxi"me ville du pays. Dans son rapport, Roilo Golez indique encore que le marché national du shabu (méthamphétamine, également appelé ice dans la région) représenterait, à lui seul, 3,8 milliards de dollars par an, soit un tiers du budget national. En outre, les Philippines représentent un important territoire de transit en direction des marchés européens et américains. La plus grande partie du shabu provient de Chine. Le rapport estime également que des quantités moins importantes (environ 20 %) de cette drogue arrivent par l’aéroport international de Manille avec la protection des douaniers, en provenance de Hong Kong, de Taipeh, de Bangkok et du Vietnam, le plus souvent caché dans des sacs de voyage de passag"res, dans des sous-vêtements ou du matériel électronique. Le 21 janvier, 140 kilos de shabu ont été saisis et l’un des passeurs, originaires de Hong Kong, tués. Les chiffres de la police doivent cependant être pris avec certaines réserves. D’autant plus qu’ils font abstraction de la production locale de drogues de synth"se, dont une partie est même exportée vers le Japon (correspondant de l’OGD aux Philippines et rédaction de La Dépêche Internationale des Drogues ).
(c) La Dépêche Internationale des Drogues n° 52
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