1er janvier 1999
UE : naissance de l’euro.
Russie : la Vnechekonombank fait défaut d’un versement de 362 millions de dollars dus au Club de Londres (pool de banques privées).
USA : Al Gore se déclare candidat à la succession de Bill Clinton.
8-13 janvier
Kosovo : l’UÇK fait prisonniers huit otages serbes, puis les libère sur intervention de l’OSCE.
14 janvier
USA : ouverture du procès en destitution de Bill Clinton devant le Sénat.
UE : le Parlement européen renonce à voter la censure de la Commission de Bruxelles et diligente une enquête sur les abus de gestion.
15 janvier
Kosovo : l’UÇK attaque un convoi de l’OSCE et blesse deux vérificateurs. Quarante-cinq civils sont massacrés à Racak ; la tuerie est imputée aux Serbes.
18 janvier
Kosovo : la Serbie refuse l’entrée de Louise Arbour, procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, venue enquêter sur le massacre de Racak ; puis expulse le chef des vérificateurs de l’OSCE, William Walker.
UE : Édith Cresson dénonce un complot germano-américain visant à provoquer sa démission.
19 janvier
Kosovo : l’Associated Press met en doute l’imputation de la responsabilité du massacre de Racak aux Serbes.
USA : Bill Clinton prononce le discours sur l’état de l’Union.
20 janvier
OTAN : réduction du délai d’intervention de quatre-vingt-seize heures à quarante-huit heures, concentration de forces aériennes et navales, notamment acheminement des porte-avions USS Entreprise et Foch dans l’Adriatique.
26 janvier
USA : alors que le procès en destitution de Bill Clinton se poursuit au Sénat, Jean-Paul II, malgré ses divergences morales avec le président américain, vient lui apporter un soutien appuyé.
27 janvier
Russie : à l’issue d’une visite de trois jours de Madeleine Allbright à Moscou, la Russie met en garde l’OTAN contre toute tentative d’intervention en RFY sans accord du Conseil de sécurité des Nations Unies.
USA : le Sénat vote la poursuite du procès en destitution du président et l’audition de trois témoins.
28 janvier
Groupe de contact : Jacques Chirac et Tony Blair se prononcent pour un accord équitable garanti par des troupes au sol. Cette initiative se place en porte-à-faux face aux Américains, plus enclins à favoriser l’indépendance du Kosovo et à le protéger de représailles aériennes serbes.
29 janvier
Groupe de contact : de Londres, les ministres des Affaires étrangères des pays membres du Groupe de contact convoquent une conférence de paix à Rambouillet le 6 février, pour négocier le détail d’un plan de paix.
Celui-ci, alors tenu secret, prévoit une autonomie substantielle du Kosovo. Si les autorités de Belgrade continuaient à assurer sa représentation diplomatique et sa défense extérieure, elles perdraient tout pouvoir sur la région qui serait administrée par l’OSCE pour trois ans.
ONU : le président du Conseil de sécurité, feignant d’ignorer les menaces de l’OTAN à l’encontre d’un État membre des Nations Unies, approuve les médiations du Groupe de contact et de l’OSCE.
30 janvier
OTAN : le Conseil donne pouvoir au secrétaire général de préparer des opérations aériennes contre la Serbie si celle-ci refusait de négocier. Deux autres options militaires sont envisagées (une force d’interposition de 30 000 hommes et une force d’occupation de 100 000 hommes répartis en quatre secteurs).
1er février
ONU : la Serbie saisit le Conseil de sécurité de la menace d’agression que l’OTAN fait peser sur elle.
5 février
USA : Bill Clinton assure ne pas écarter les options interposition ou occupation.
6 février
Groupe de contact : ouverture de la conférence de Rambouillet. La délégation serbe refuse tout contact direct avec la délégation de l’UÇK.
7 février
Allemagne : le SPD essuie un échec électoral cuisant en Hesse et doit abandonner la réforme du code de la nationalité.
12 février
USA : le Sénat innocente Bill Clinton.
OTAN : la force d’extraction est portée à 8 000 hommes, de sorte qu’elle puisse soit agir plus rapidement pour extraire du Kosovo les vérificateurs de l’OSCE, soit servir de base à la constitution d’une force d’interposition ou d’occupation.
14 février
Groupe de contact : présentation aux délégations des belligérants d’un plan de paix détaillé (élections sous neuf mois d’un parlement et de conseils régionaux ; retrait des forces serbes et composition d’une police multiethnique limitée à 2 500 hommes, protectorat de l’OSCE pour trois ans). Ce plan ne précise pas ce qu’il adviendra à l’issue des trois ans, notamment si l’on organisera ou non un referendum d’autodétermination. Il n’indique pas non plus ce que devraient être les garanties, notamment ce que pourait être une force internationale au sol. Les Serbes refusent d’envisager la présence de l’OTAN sur leur sol. Les Kosovars refusent de renoncer explicitement à l’indépendance. À l’issue de la conférence, le 20 février à 12 h, l’ultimatum américain s’appliquera.
15 février
USA/Allemagne : les États-Unis reconnaissent avoir participé à l’enlèvement du leader kurde Abdullah Öcalan, pourtant placé sous protection diplomatique grecque.
Les manifestations anti-américaines relancent la question du code de la nationalité en Allemagne. L’opposition démocrate-chrétienne refuse la double nationalité aux Kurdes vivant en Allemagne et la demande au contraire pour les Polonais germanophones.
19 février
USA/France : de Washington, Bill Clinton et Jacques Chirac mettent en garde le président Milosevic. À l’expiration de l’ultimatum, le refus du plan de paix ouvrira des sanctions militaires.
20 février
Groupe de contact : à l’issue de l’ultimatum, un délai supplémentaire de trois jours est accordé aux différentes parties.
23 février
Groupe de contact : à l’issue de ce nouveau délai, un accord verbal est conclu sur le seul volet politique du plan de paix détaillé. Une nouvelle conférence est convoquée, le 15 mars, au Centre Kléber à Paris, pour conclure sur le volet militaire.
24 février
Kosovo : l’UÇK, le LDK et le LBD annoncent leur intention de constituer un gouvernement kosovar provisoire, de manière à former une unique délégation à la prochaine conférence de paix, et d’organiser les élections prévues en cas d’adoption des accords de Rambouillet.
26 février
UE : conseil européen informel à Petersberg pour rapprocher les points de vue français et allemand qui s’opposent sur la politique agricole commune.
28 février
France : Jacques Chirac rend visite aux soldats français de la force d’extraction stationnés en Macédoine.
2 mars
Kosovo : Adam Demaqi démissionne du porte-parolat de l’UÇK, tandis qu’Hashim Taqi est chargé de constituer un gouvernement provisoire kosovar.
8 mars
Kosovo : la direction de l’UÇK accepte les accords de Rambouillet.
11 mars
RFA : Oskar Lafontaine est contraint à la démission. Le SPD (sociaux-démocrates) et le FDP (libéraux) trouvent un compromis pour une réforme partielle du code de la nationalité.
USA : la Chambre des représentants autorise l’envoi de forces américaines au Kosovo dans le cadre de l’OTAN.
12 mars
RFA : Gerhard Schröder est élu président du SPD.
OTAN : la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie rejoignent l’Alliance atlantique.
14 mars
Groupe de contact : réunion préparatoire.
15 mars
Groupe de contact : réouverture des négociations, au Centre Kléber cette fois et non plus à Rambouillet. La délégation kosovare annonce que toutes ses composantes ont accepté le plan de Rambouillet. La délégation serbe campe sur son refus.
UE : le comité des experts indépendants publie son rapport sur la gestion de la Commission européenne. Celle-ci remet immédiatement sa démission collective.
18 mars
Groupe de contact : la délégation kosovare signe seule les accords de Rambouillet.
19 mars
Groupe de contact : ajournement des négociations.
OTAN : Javier Solana annonce que les frappes aériennes sont imminentes.
OSCE : les 1 380 vérificateurs de la KVM reçoivent l’ordre de se retirer du Kosovo et de se replier en Macédoine.
Serbie : Slobodan Milosevic masse ses troupes aux frontières du Kosovo.
21 mars
Kosovo : les troupes serbes lancent une offensive contre l’UÇK.
22 mars
OTAN : le Conseil autorise le secrétaire général à procéder à des frappes aériennes élargies contre la Serbie (une décision de principe, mais avec des objectifs restreints, avait été adoptée le 30 janvier).
ONU : le New York Times révèle que le Tribunal pénal international instruit une enquête à l’encontre de Slobodan Milosevic.
23 mars
OTAN : Javier Solana donne l’ordre de bombarder la Yougoslavie.
Russie : pour protester contre la décision unilatérale de l’OTAN, le Premier ministre, Evgueni Primakov, interrompt son transport vers les États-Unis où il se rendait pour discuter le rééchelonnement de sa dette auprès du FMI.
24 mars
OTAN : début des frappes aériennes (phase I : neutralisation de la défense antiaérienne). 13 États, sur 19 membres de l’Alliance, y participent. Pour la première fois depuis la seconde Guerre Mondiale, des soldats allemands montent au combat. De facto, les forces françaises, qui étaient représentées depuis 1995 au Conseil militaire de l’Alliance, se trouvent placées sous commandement intégré. Elles reçoivent leurs ordres du général américain Ellis.
Russie : rappel de son représentant auprès de l’OTAN.
USA : le président Clinton s’adresse à la nation. Selon lui, seule une intervention de l’OTAN peut arrêter un processus qui ne manquerait pas de se répandre en Europe et provoquerait une troisième Guerre Mondiale.
UE : le Conseil européen, réuni à Berlin, désigne Romano Prodi comme nouveau président de la Commission de Bruxelles.
26 mars
UE : le Conseil européen de Berlin parvient à un accord global sur l’Agenda 2 000 (politique agricole commune, aides régionales, répartition des charges budgétaires), l’Allemagne ayant renoncé à ses prétentions.
RFY : rupture des relations diplomatiques avec les États-Unis, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
France : le Premier ministre informe le Parlement de la décision prise, par le président de la République et lui-même, de participer à l’intervention de l’OTAN.
27 mars
OTAN : le Conseil autorise le renforcement des frappes aériennes (phase II : neutralisation des concentrations militaires).
29 mars
Russie : visite officielle de Michel Camdessus, directeur du FMI. Un accord de 8 milliards de dollars pourrait être négocié, en théorie sans lien avec la position russe sur l’intervention de l’OTAN.
30 mars
RFY/Russie : Evgueni Primakov en visite officielle à Belgrade.
Balkans : les populations albanaises du Kosovo fuient face aux exactions des milices serbes. Déjà plus de 70 000 réfugiés en Albanie, et 40 000 en Macédoine et au Monténégro.
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