Au bout de 12 ans, ne serait-il pas normal que les inspecteurs de l’ONU puissent auditionner les scientifiques irakiens sans aucune restriction - sans enregistrement, sans surveillance, sans intimidations, et en dehors de l’Irak, comme le stipule la résolution 1441 ? Jusqu’à présent, ce n’est tout simplement pas le cas.
Ne serait-il pas normal que Saddam fournisse des preuves de la destruction des agents et des armes biologiques et chimiques dont les Nations unies ont démontré l’existence en 1999 ? Jusqu’à présent, il n’en a fourni aucune.
Ne serait-il pas normal qu’il fournisse la preuve qu’il a fait détruire les 8 500 litres de bacille du charbon qu’il avait reconnu posséder, comme les 2 000 kilos d’agents biologiques qui suffiraient à produire plus de 26 000 litres de bacille du charbon ?
Ne serait-il pas normal qu’il rende des comptes sur les 360 tonnes d’agents neurotoxiques, dont 1,5 tonne de gaz innervant VX, les 3 000 tonnes de produits chimiques suspects et les 30 000 munitions spéciales qu’il détient ?
A ceux qui disent que nous allons droit vers la guerre, je réponds ceci. Douze années se sont écoulées depuis que les Nations unies ont demandé pour la première fois à Saddam de désarmer ; près de 6 mois depuis que le Président Bush a accepté de suivre la procédure onusienne ; près de 4 mois depuis l’adoption de la résolution 1441 ; pourtant, nous donnons encore à Saddam la possibilité d’un désarmement volontaire par le biais de l’ONU.
Je déteste son régime. Mais même aujourd’hui, il peut encore le sauver en se pliant aux exigences du Conseil de sécurité. Même aujourd’hui, nous sommes prêts à faire un pas de plus pour mener à bien le désarmement dans la paix.
Je ne veux pas la guerre, et je ne crois pas que quiconque la veuille, dans ce parlement. Mais un désarmement dans la paix ne peut avoir lieu qu’avec la coopération active de Saddam.
Voici la leçon que nous tirons de ces 12 années d’expérience amère. S’il refuse de coopérer, comme aujourd’hui, et que nous n’agissons pas, que se passera-t-il ? Saddam à la tête de l’Irak, ses armes de destruction massive intactes, la volonté de la communauté internationale réduite à néant, les Nations unies discréditées une fois de plus, le régime irakien fortifié et enhardi : qui peut sincèrement y voir l’avènement de la paix ? Lorsque nous voudrons nous attaquer à d’autres menaces, à quoi sera réduite notre autorité ? La prochaine fois que nous formulerons une exigence, quelle sera notre crédibilité ? Ce n’est pas la solution pour obtenir la paix. Ce n’est que folie et faiblesse, qui n’aboutiront qu’à une chose : le conflit, une fois qu’il aura éclaté, n’en sera que plus sanglant, plus risqué et plus meurtrier.
La procédure que nous avons présentée aux Nations unies montre notre préférence pour une solution pacifique de la crise, mais aussi notre détermination à en venir à bout. ( )
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