Je suis un Européen convaincu, et ce sont les fervents partisans de cette Europe qui doivent se prononcer en faveur des réformes. Nous devons être honnêtes pour ce qui concerne les défis européens. Nous devons aussi écouter ce que les électeurs expriment. Nous avons besoin d’une Europe qui soit adaptée aux conditions du XXIème siècle. C’est pour cela que comme quatre autres pays, le gouvernement britannique n’a pas pu voter en faveur des propositions sur le budget européen la semaine dernière.
Nous ne voulons pas d’un budget qui continue à attribuer sept fois plus à l’agriculture qu’a la recherche, au développement, à la science, à la technologie, à la formation et à l’innovation réunis. 40 % du budget va à la politique agraire qui occupe seulement 5 % de la population. Nous devons orienter l’économie vers l’avenir, créer des emplois et non privilégier des intérêts particuliers. Nous devons investir dans l’éducation et l’innovation, pas donner deux euros par jour par vache. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais le reste du monde ne nous attend pas et nous ne pouvons pas attendre 2014 comme certains pensent. Bien sur nous devons aider les membres les plus pauvres. Le Royaume-Uni s’est prononcé pour l’élargissement et il tiendra ses engagements. Je voudrais que ce soit clair : la Grande Bretagne a toujours payé sa part. Même avec les réductions, nous avons payé deux fois et demi plus que les Français ou les Italiens. Nous sommes prêts à payer plus si cela sert la bonne politique, mais uniquement si l’argent va aux plus pauvres et non aux plus riches. L’argent doit aller à ce qui est cher aux Européens, la croissance, les emplois et le bien-être. Nous devons nous adapter aux conditions économiques qui ne sont pas dictées seulement par les États-Unis ou le Japon mais aussi par l’Inde, la Chine et d’autres.
L’UE est beaucoup plus qu’une zone de libre échange. Les gens veulent du travail mais aussi la sécurité et la préservation de l’environnement. Ils veulent défendre les valeurs européennes et ils veulent une Europe forte dans le monde. Le Royaume uni est pour une Europe sociale, mais une Europe sociale qui soit conforme au monde actuel. Nous devons trouver pourquoi certains arrivent à créer des emplois en Europe et d’autres non. Sans croissance nous ne pourrons pas atteindre ces objectifs. Ces débats ne peuvent pas être dissociés du budget. Pendant la présidence anglaise, nous allons essayer d’élaborer un budget qui conviendra à tous les membres et qui renforce l’Europe pour le siècle à venir. Certains parlent d’une crise de l’Europe, j’y vois une chance de se fixer des objectifs plus ambitieux. Nous pouvons rapprocher les citoyens de l’Europe, si nous sommes à l’écoute de leurs attentes.
Le Monde (France)
Der Spiegel (Allemagne)
Diffusion (exemplaires) : 1 100 000 Un grand magazine d’enquêtes, lancé en 1947, à l’origine de plusieurs scandales politiques. Connu pour avoir développé son propre jargon journalistique, il publie aussi quatre hors-séries par an. Le site du Spiegel est le magazine en ligne qui a le plus de succès en Allemagne.
« EU-Geld für Arbeitsplätze,nicht für Kühe ! », par Tony Blair, Der Spiegel, 21 juin 2005.
« Le pire serait de continuer comme si rien ne s’était passé », Le Monde, 23 juin 2005.
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