Louange à Dieu. Que la prière et la paix soient sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons,
Votre Majesté Hamad Ben Aissa Al Khalifa, Roi de Bahrein,
Président de la 15-ème session du Sommet de la Ligue des Etats Arabes,
Majestés, Excellences et Altesses,
Outre le sentiment d’estime et de considération fraternelle qui M’anime à votre égard, je ressens à la fois un désir pressant de questionnement franc, allié à une conscience aiguë du devoir qui M’incombe et à une foi profonde et inébranlable qui M’habite ; autant de sentiments que M’inspire ce moment privilégié où Je vous rencontre à nouveau, sur cette terre d’Égypte, pétrie d’histoire, à l’occasion d’un Sommet certes ordinaire, mais siégeant, néanmoins, dans des circonstances exceptionnelles et délicates, tant au niveau régional qu’international.
À la haute estime que Je porte à chacun de vous, Je souhaite, avec votre permission, ajouter, à l’adresse de Mon frère SM le Roi Hamad Ben Aissa Al Khalifa, Mes voeux les plus sincères de succès à la présidence de ce Sommet.
Je tiens également à assurer de Mes remerciements sincères et de toute Ma reconnaissance, Mon honorable frère, Son Excellence le Président Emile Lahoud, pour la sagesse, dont il a fait preuve en assumant la présidence de la précédente session, ainsi qu’à Mon cher frère, Son Excellence le Président Mohamed Hosni Moubarak, qui a tenu à ce que ce Sommet se réunisse, et a bien voulu l’accueillir dans son pays.
Pour que ce sommet puisse faire face à la situation avant qu’il ne soit trop tard, il est important d’apporter des réponses aux interrogations pressantes que nos peuples se posent : Comment dégager une position arabe commune, qui soit de nature à servir les intérêts nationaux et pan-arabes et à nous permettre de peser sur le cours des événements graves que connaît la région du Golfe arabe et du Moyen-Orient ? la Oumma arabe, a-t-elle tiré de ses déconvenues passées, tous les enseignements et les leçons pour faire face à l’épreuve que connaissent l’Irak soumis à embargo et la Palestine spoliée ?
La gravité de la situation est telle qu’elle nous invite à ne pas nous complaire dans une position d’attentisme ou d’expectative, ou nous contenter de la simple condamnation, au risque de voir se produire la catastrophe.
Partant du sentiment qui nous anime quant à l’ampleur de la responsabilité dont nous sommes investis, nous devons faire agir notre solidarité pour arrêter une position arabe responsable et pertinente, à même de proposer des solutions pratiques et urgentes de la crise irakienne qui connaît des développements précipités, augurant des conséquences les plus graves pour l’Irak, mais également pour la région, et le monde entier.
L’heure de vérité a sonné. Elle s’exprime dans la volonté unanime de la communauté internationale de s’assurer de la non possession par l’Irak d’armes de destruction massive. Et, pour éviter que ce signal d’alarme ne se transforme en roulement de tambours annonçant la guerre, nous sommes appelés, plus que d’autres, à agir avec célérité et efficacité pour appuyer l’option pacifique dans la gestion de cette crise et circonscrire les terribles conséquences de l’alternative militaire sur la sécurité et la stabilité dans le monde.
Le sens de la responsabilité impose d’avoir présents à l’esprit les rapports de force et de ne pas perdre de vue que ce qui est possible aujourd’hui peut s’avérer impossible demain. Le présent Sommet pourrait bien être la dernière chance pour sauver ce qui pourrait encore l’être.
C’est pourquoi Nous réaffirmons que la préservation de l’intégrité de l’Irak, et de l’unité de son peuple, ainsi que la sauvegarde de la souveraineté et de l’intégrité de l’ensemble des pays arabes frères, est une responsabilité arabe commune.
Mais, en tant que partie intégrante de la communauté internationale, et partant de notre souci d’éviter au peuple Irakien frère et à la région tout entière, les affres de la guerre et de la destruction, Nous exhortons l’Irak à poursuivre la coopération requise avec les équipes d’inspection de l’ONU. Nous demandons ainsi à toutes les parties de faire preuve de sagesse et de clairvoyance, et d’aller de l’avant dans l’application positive de la résolution 1441 du Conseil de sécurité.
Nous les exhortons à ne ménager aucun effort pour privilégier l’option pacifique qui constitue le meilleur gage pour atteindre les objectifs escomptés et garantir la sécurité et la stabilité de cette région qui revêt une importance stratégique vitale.
Au lieu d’aller à la guerre, ce qui ne ferait qu’attiser les antagonismes entre les forces obscurantistes et engendrer des fractures entre les cultures et les civilisations, l’attachement à l’option pacifique prônée par la légalité internationale, au dialogue et à la négociation, est de nature à renforcer le soutien de la communauté internationale à nos justes revendications.
Celles-ci portent sur la libération des territoires arabes occupés et le droit du peuple palestinien frère à l’établissement de son État indépendant, avec Al Qods Al-Charif pour capitale. C’est à cette fin que Nous n’avons eu de cesse d’oeuvrer, en Notre qualité de Président du Comité Al Qods, convaincu que Nous sommes que l’intérêt que nous portons à la question irakienne, ne saurait nous détourner de la tragédie que vit le peuple palestinien frère, dont la cause demeure au coeur du conflit dans la région.
De même, l’intérêt éminent que nous accordons aux questions politiques, pour importantes qu’elles soient, ne devrait pas occulter la nécessité d’élaborer une stratégie arabe commune de développement, dotée de mécanismes efficients. Cette stratégie pourrait ne pas se hisser immédiatement au niveau des institutions de l’Union européenne, mais elle gagnerait à s’inspirer de l’initiative du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD).
L’action arabe commune requiert une méthodologie rationnelle que ne peuvent assurer les méncanismes actuels. D’où la nécessité d’une révision profonde de la Charte de la Ligue des États Arabes et de ses institutions. Il importe, en effet, de ne pas se contenter de la seule coopération inter-gouvernementale, mais d’y associer les instances élues, les partis politiques, les syndicats professionnels, les organisations non gouvernementales, le secteur privé et les autres opérateurs.
Leur action viendrait ainsi renforcer celle menée par certains groupements régionaux arabes, dans la perspective de création d’un espace économique de libre-échange qui constituerait l’amorce d’un marché commun, ambition proclamée dans la Déclaration d’Agadir.
À ce propos, il Nous est agréalable de louer l’initiative de Notre cher frère, Son Altesse Royale Abdellah Ibn Abdelaziz, Prince Héritier du royaume frère d’Arabie Saoudite, visant à élaborer une Charte exhaustive tendant à redresser la situation de notre Oumma arabe.
À cet égard, Nous réitérons Notre appel à rénover et à dynamiser l’action arabe commune de façon à prémunir le corps de la Nation arabe, épuisé par tant de conflits artificiels que nos peuples payent chèrement aujourd’hui.
Je vous exhorte, au nom du peuple marocain, qui est profondément attaché à l’unité et à l’invulnérabilité de la Oumma : Assez de déchirements et d’émiettements. Il est grand temps de ressouder les rangs, d’unifier la communauté et de réaliser l’intégration économique qui est le fondement moderne de tout groupement régional à vocation internationale.
L’avènement de l’anniversaire béni de l’Hégire du Prophète Sidna Mohammed est porteur d’enseignements divins selon lesquels tout message à prôner ou haute responsabilité à assumer requièrent sacrifices, abnégation et sauvegarde des fondements et des intérêts suprêmes de la Oumma.
C’est là la voie à suivre pour être constamment en phase avec les exigences de la modernité et pour répondre aux attentes de nos peuples qui aspirent à l’unité et à davantage de grandeur et de progrès. Puisse le Tout-Puissant couronner nos efforts de succès.
Que la paix, la Miséricorde et la Bénédiction de Dieu soient sur vous.
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