Plan états-unien de déstabilisation de la région, de l’Irak au Liban en passant par la Syrie et la Jordanie
Par Ghaleb Kandil
Ce n’est pas exagéré de dire que l’ambassadeur des États-Unis au Liban, Maura Connelly, a donné le coup d’envoi du nouveau plan états-unien visant à répandre le désordre sécuritaire et à créer une ambiance de confrontation qui conduira au vide dans le pays à l’occasion des élections législatives. Une échéance que Washington souhaite voir organiser à la date prévue au nom du respect des délais constitutionnels, alors qu’en réalité il l’utilise pour servir ses desseins.
Les mouvements coordonnés des groupes extrémistes takfiristes, leurs discours provocateurs exacerbant les tensions politiques et leurs campagnes médiatiques contre le Hezbollah font partis de ce plan états-unien destiné à encourager l’escalade sur le terrain, avec la complicité active du Courant du futur et d’entreprises médiatiques au sein desquelles travaillent des délégués des services de renseignement US du bureau de communication US, basé à Dubaï. Ces deux dernières années, tous les efforts des États-Unis pour provoquer une discorde sectaire avaient échoué.
On pourrait se poser la question sur la relation entre les cheikh Ahmad al-Assir et Daï al-Islam al-Chabal d’un côté, les États-Unis de l’autre. La réponse est claire : cette relation est entretenue via les financiers du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Koweït et le clan Hariri au Liban) de ces deux dignitaires extrémistes, qui sont directement liés aux États-uniens dont ils exécutent les instructions à la lettre.
Le plan consiste à asséner un coup à un des piliers de la stabilité du Liban, représenté par le formule du pouvoir mise en place au Liban depuis la formation du gouvernement de Najib Mikati. L’action de Washington vise à relier les dossiers explosifs de la région, notamment la Syrie, l’Irak, le Liban et la Jordanie. Son but est d’améliorer les conditions des négociations afin de renforcer l’influence de ses collaborateurs dans la région. Surtout que cette influence avait sérieusement reculé après le retrait US d’Irak et les défaites israéliennes au Liban et en Palestine.
Dans ce contexte, Maura Connelly a transmis au président de la République Michel Sleiman, au Premier ministre Najib Mikati et au ministre de l’Intérieur Marwan Charbel, des messages leur demandant de commencer les préparatifs pour la tenue des élections législatives en juin prochain sur la base de la loi de 1960. Car le remplacement de cette loi conduirait à un recul supplémentaire de l’influence de Washington et de ses auxiliaires libanais et régionaux, y compris les centristes, dont les liens avec l’Occident ne sont plus un secret pour personne. La demande transmise par Mme Connelly a créé un climat électrifié à l’intérieur du gouvernement libanais après que MM. Sleiman, Mikati et Charbel aient cédé aux « souhaits » états-uniens, qui reflètent un changement de la tactique des États-Unis qui ont décidé de tourner la page de la stabilité et d’opter pour l’escalade dans la région allant de l’Irak au Liban, en passant par la Syrie et la Jordanie.
Le mouvement entamé par le Conseil de coopération du Golfe pour faire pression sur le Liban et menacer d’expulser des milliers de Libanais travaillant dans ces États est une des illustrations de ce plan. De même que la féroce campagne de dénigrement lancée contre le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour et les informations sur le limogeage du chef de la diplomatie et des deux ministres du Hezbollah. Les fuites sur l’intention du président Sleiman de demander aux ministres qui lui sont proches de démissionner s’inscrivent dans ce même cadre. Toutes ces mesures, si elles sont mises en œuvre, porteraient un coup à la stabilité gouvernementale et politique aux plus hauts sommets de l’État.
Ces données apportent la preuve de l’existence d’un plan américain de déstabilisation dans le but d’élargir le champ de bataille syrien en y incluant le Liban, afin de mettre sur la table des négociations la question des armes de la Résistance. L’ultime objectif étant, bien entendu, de garantir la sécurité d’Israël en affaiblissent la Résistance.
Déclarations et prises de positions
Michel Sleiman, président de la République libanaise
« Les pays de la région provoquent des émeutes pour avoir des élections et nous, nous voulons provoquer des incidents pour les reporter ? La situation générale n’est pas dangereuse, mais elle est inquiétante. Les élections ont 95 % de chances de se tenir sur la base d’une autre loi que celle de 1960. S’il n’y a pas d’élections et s’il y a une prorogation du mandat du Parlement, le risque sécuritaire serait grand. On se rapproche d’une loi mixte. Le ministre Adnane Mansour a prononcé un discours sans avoir auparavant consulté ou pris des directives présidentielles. La délégation du Conseil de coopération du Golfe qui a visité le palais présidentiel ne m’a pas adressé un ultimatum. Pourquoi voulons-nous importer le conflit syrien chez nous et pourquoi voulons-nous sacrifier le Liban à l’autel du printemps arabe ? »
Adnane Mansour, ministre libanais des Affaires étrangère
« Le vacarme méthodique de nombreux politiques contre moi est inadmissible. Toutes les résolutions de la Ligue sur la Syrie sont restées sans aucun effet et la violence dans ce pays n’a cessé de s’exacerber, avec tous les effets qu’elle a eus sur le Liban. Où est le problème quand je réclame le retour de la Syrie à la Ligue arabe pour qu’il soit possible de discuter avec elle et de trouver, ensemble, la solution politique à même de la sortir de l’état de guerre ? Je peux garder mes distances vis-à-vis de ce qui se passe dans le pays voisin, mais pas vis-à-vis des dangers que le Liban risque d’encourir. Quelle loi de la Ligue arabe ou de l’Onu autorise-t-elle l’intervention, surtout militaire, d’un État dans les affaires de l’autre ? Pourrons-nous protéger le Liban contre les effets de ce qui pourrait advenir dans ce cas précis ? Mes positions prennent en considération l’intérêt du Liban. Lorsque je constate que cet intérêt est en danger, je n’hésite pas à le dire »
Fouad Siniora, ancien Premier ministre libanais
« Les positions de M. Mansour sont en totale contradiction avec la Constitution. Elles constituent une violation flagrante de la politique de dissociation et de la déclaration de Baabda. Nous condamnons ce fait puisqu’un ministre des Affaires étrangères, représentant le gouvernement, n’est pas autorisé à exprimer ses points de vue personnels au sein d’un forum arabe et international. Nos relations avec les pays arabes sont délicates à cause des prises de position de certaines parties libanaises. »
Michel Aoun, leader du Courant patriotique libre
« Les armes du Hezbollah n’ont agressé personne. Les armes de la Résistance existent pour défendre la frontière au sud. Ce sont des armes de défense qui n’agressent pas Israël mais défendent le Liban, si Israël agresse notre territoire. Nous ne sommes pas favorables à la participation aux combats en Syrie, mais il existe des villages syriens habités par des Libanais à la frontière, et ces villages subissent des agressions. Ils ont le droit de se défendre. »
Oussama Saad, ancien député, chef de l’Organisation populaire nassérienne
« Le discours provocateur et exacerbant les tensions sectaires de cheikh Ahmad al-Assir, n’est pas isolé des discours similaires qui ont lieu dans d’autres régions libanaises. Ce phénomène jouit d’un parrainage politique de la part du Courant du futur et du 14-Mars et du soutien d’autorités officielles et de services de sécurité. Le mouvement de cheikh al-Assir et les phénomènes similaires sont contrôlés par des États du Golfe qui les financent. Il s’agit de pays pro-américains. Les États-Unis mettent en œuvre la théorie du chaos constructeur et tentent de provoquer une discorde entre sunnites et chiites pour répandre le désordre et les guerres civiles dans la région, dans le cadre de sa guerre contre le mouvement de résistance. L’objectif des États-uniens est d’affaiblir les Arabes et de tranquilliser Israël. L’écrasante majorité des habitants de Saïda ne sont pas contents des discours et agissements de Assir. Cette majorité réussira à empêcher ce groupe déviant d’aller trop loin et de provoquer une fitna. Nous sommes disposés à consentir tous les sacrifices nécessaires pour cela. »
Maura Coinnelly, ambassadeur des États-Unis à Beyrouth
« Étant l’une des plus vieilles démocraties de la région, le Liban se doit, à notre avis, de se conformer au calendrier-programme prévu dans sa Constitution. Le peuple libanais sait bien qu’il s’agit là d’un des fondements d’un scrutin libre et régulier. Les États-Unis comprennent l’inquiétude exprimée par de nombreux Libanais qui jugent nécessaire un changement du système électoral, et soutient les efforts déployés en vue d’une entente sur une nouvelle formule qui réponde aux aspirations fondamentales du peuple libanais. Mais rien n’empêche l’organisation du scrutin dans les délais en l’absence d’une entente, dans un proche avenir, autour d’une nouvelle loi électorale. »
Alexander Zasypkin, ambassadeur de Russie à Beyrouth
« Les élections au Liban doivent être organisées avec l’accord de toutes les parties libanaises et non à la suite de directives étrangères. Les ingérences étrangères dans les affaires libanaises sont inacceptables. La Russie tient à la souveraineté et à l’unité du Liban. Nous soutenons les initiatives adoptées par les autorités et l’armée libanaises afin de préserver la stabilité du pays. Notre position est claire. Nous n’intervenons pas dans les affaires du Liban et nous souhaitons que les autres adoptent la même politique. Tous les détails relatifs aux élections législatives sont des affaires libanaises internes. »
Serguei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères
« Le président syrien Bachar el-Assad ne va pas quitter le pouvoir et nous n’avons absolument pas l’intention de le lui demander. Ce n’est pas à nous de décider qui doit diriger la Syrie. C’est aux Syriens de décider. Vous savez que nous avons pour principe de ne pas intervenir dans les changements de régime. Nous sommes opposés aux interférences dans les conflits intérieurs. Il ne va pas partir, nous le savons de façon certaine. Tous ceux qui sont en contact avec lui savent qu’il ne bluffe pas. Nous sommes opposés à toute pré-condition pour faire cesser la violence et commencer le dialogue parce que nous pensons que la priorité numéro un est de sauver des vies. »
Événements
• Le quotidien libanais Al-Akhbar fait état d’une coordination et une alliance entre Al-Qaïda à Wadi Khaled, d’une part, les Forces libanaises et les Kataëb, d’autre part. Ces percées du Front Al-Nosra au sein du 14-Mars sont placées sous le signe du renversement de Bachar al-Assad, même au prix d’un « pacte avec le diable ». Les FL et les Kataëb seraient donc en train de tisser, chacun de son côté, des liens avec des takfiristes fondamentalistes.
• Selon quotidien As-Safir, « la Finul a justifié la violation par Israël des territoires libanais à Wazzani. Un communiqué publié par les forces onusiennes indique que l’armée israélienne, qui a commencé le 4 mars à creuser une route au sud de la ligne bleue dans la région de Wazzani, avait informé d’avance la Finul des travaux qu’elle envisageait d’entreprendre. Le communiqué précise que la Finul a partagé cette information avec les forces armées libanaises ».
Revue de presse
As-Safir (Quotidien libanais proche de la majorité, 8-Mars 2013)
Marlène Khalifé
L’échéance électorale a suscité ces derniers jours un vif intérêt auprès des diplomates occidentaux, dont l’ambassadeur des USA, Maura Connelly, son homologue britannique, Tom Fletcher, le représentant du Secrétaire général des Nations unies au Liban, Derek Plumbly, le commissaire européen à la Politique de voisinage, Stefan Füle, et l’ambassadeur de l’Union européenne au Liban, Angelina Eichhorst. La seule application pratique de l’appel de l’Occident à la tenue des élections à la date prévue conformément à la loi de 1960 en vigueur a été la signature par le président de la République et le Premier ministre du décret de convocation du collège électoral.
Certains considèrent que la position favorable de l’Occident à la tenue du scrutin sur la base de la loi de 1960 exprime sa volonté de voir la mise en place d’une Assemblée où un « bloc centriste » sera capable de faire pencher la balance. Selon des sources gouvernementales, ce bloc sera formé du président de la République, du Premier ministre, du député Walid Joumblatt, d’Elias Skaff et d’autres personnalités. L’objectif serait d’établir un équilibre au sein de l’Hémicycle.
Un diplomate occidental affirme que la crise dans laquelle s’enlise le Liban actuellement ne trouve pas ses origines dans les divergences relatives au dossier électoral, mais plutôt dans les répercussions du conflit en Syrie sur le Liban. Les diplomates occidentaux se contentent de donner des conseils sans vouloir intervenir dans la question électorale. En ce qui concerne le report des élections, un autre diplomate européen a estimé que dans une telle éventualité, le maintien du gouvernement de Najib Mikati serait mieux que le vide.
An-Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Rosanna Bou Mouncef (8 mars 2013)
Selon des sources concernées, la dernière position du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à l’égard du Liban est en cohérence avec la vision des pays du Golfe vis-à-vis du rôle joué par l’Iran en Syrie via le Hezbollah. Des sources politiques du 14-Mars constatent que la dernière visite du secrétaire général du CCG au Liban marque un revirement dans la politique des pays du Golfe à l’égard du pays du cèdre. Selon des sources proches des sphères de prise de décision saoudiennes, la position du CCG n’implique pas le Premier ministre Najib Mikati. Les pays du Golfe souhaitent que le Liban respecte de la politique de dissociation en empêchant le Hezbollah de s’impliquer en Syrie. Le message du CCG vise donc à mettre le parti devant le choix suivant : soit faire partie du gouvernement, soit participer à la guerre qui bat son plein en Syrie. Si la situation au Liban ne change pas, les pays du Golfe n’hésiteront pas à brandir la carte des Libanais qui travaillent dans la péninsule afin de faire face au Hezbollah.
An-Nahar (4 mars)
Sabine Oueiss
La confrontation sectaire que d’aucuns cherchent à provoquer au Liban a pu être évitée ou retardée. Chaque jour de gagné constitue un acquis pour le pouvoir. Des sources gouvernementales indiquent cependant que le calme ne reviendra pas au front libanais et le pays restera confronté à de nombreux défis tant que le front syrien est embrasé. Mais l’armée et les services de sécurité demeurent en mesure, jusqu’à présent, de contrôler la situation et de contenir tout éventuel incident, comme cela s’est produit à Saïda.
Toutefois, il semble que la politique de distanciation à l’égard de la crise syrienne ait atteint ses limites. Devant le nombre énorme de crises et de problèmes, le gouvernement n’est plus en mesure de mettre en œuvre cette politique, aussi bien sur les plans de la sécurité que de l’économie.
Des sources politiques assurent que le gouvernement est désormais conscient de cette réalité, ce qui explique la réussite de l’armée à contrôler la situation. Ce succès serait dû à deux facteurs : la décision du Hezbollah de lever la couverture politique à toute atteinte à la sécurité ; la décision du parti de ne pas se laisser entrainer dans une discorde sectaire et d’anéantir tout ce qui pourrait l’y entrainer.
Effectivement, dès que le secrétaire général du Hezbollah a exprimé ces positions, de nombreux réseaux de malfaiteurs ont été découverts et plusieurs suspects ont été écroués. Les interrogatoires ont été accélérés, y compris avec des suspects arrêtés dans le cadre de l’attaque contre l’armée à Ersal.
Tout cela montre qu’il n y a aucune volonté de pousser le pays vers l’embrasement et que la sécurité restera sous contrôle tant que le Hezbollah est au gouvernement. De plus, le parti souhaite régler le dossier social à travers une solution au problème de la grille des salaires du secteur public. Il a informé le Premier ministre Najib Mikati de ses intentions. Néanmoins, le problème le plus grave auquel est confronté le gouvernement est celui des réfugiés syriens dont le nombre augmente tous les jours, alors que le désordre règne.
Al-Akhbar (Quotidien libanais proche de la majorité, 8 mars 2013)
Ibrahim Al-Amine
Les informations qui circulent ouvertement font état d’une intensification de l’activité des pays soutenant les rebelles syriens, qui ont reçu ces dernières semaines de nouvelles quantités d’armes, y compris modernes, en attendant l’arrivée de cargaisons supplémentaires et de gros moyens financiers.
Cet approvisionnement s’accompagne de l’accélération de l’entrainement d’un très grand nombre de combattants en Syrie même, ainsi que dans des camps en Turquie, en Jordanie, en Libye et dans certaines régions d’Irak. Des groupes reçoivent également des formations spécialisées dans des États du Golfe, notamment le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ces informations diplomatiques concordent avec les révélations de sources sécuritaires, qui évoquent une intensification de l’activité des services de renseignements arabes, occidentaux et israéliens à l’intérieur de la Syrie.
Des connaisseurs de l’opposition syrienne indiquent que ce vaste chantier vise à remonter le moral des rebelles et à les préparer afin qu’ils puissent réaliser des succès tangibles sur le terrain pour stopper la progression des troupes régulières. Il y a aussi un autre objectif, celui d’unifier le plus grand nombre de groupes d’insurgés, afin qu’ils puissent faire face à l’influence grandissante du Front al-Nosra, surtout que des pays arabes et occidentaux tentent de contenir Al-Qaïda et ses ramifications, dans le but d’assurer le plus grand soutien populaire et médiatique à l’opposition.
Cependant, la principale -et exclusive- mission confiée aux SR mondiaux et à Al-Qaïda est d’essayer d’assassiner le président syrien, car ils estiment que la mort de Bachar al-Assad provoquerait l’effondrement immédiat du régime syrien.
Face à cela, le régime et ses soutiens ne restent pas les bras croisés. Ils mettent les bouchées doubles pour essayer d’enregistrer des réalisations sur le terrain, en fournissant à l’Armée arabe syrienne les munitions et les équipements de combat nécessaires et en accélérant les programmes d’entrainement et de formation de dizaines de milliers de soldats réguliers et de volontaires dans les rangs de l’Armée nationale de défense. De même que des efforts sont déployés pour améliorer l’action des services de renseignement, qui ont montré des faiblesses ces deux dernières années en raison des infiltrations. Ces plans ont montré leur succès avec l’échec des deux grandes dernières attaques rebelles contre Damas et les avancées ponctuelles qui ont eu lieu autour de la capitale et à Homs, et dans certains quartiers d’Alep.
Si le but des rebelles et de leurs soutiens est de réaliser des percées significatives sur le terrain, celui du régime et de ses alliés est d’empêcher tout recul des troupes régulières et l’accélération de la politique de grignotage dans les campagnes de Damas, de Homs et du au sud-ouest d’Alep. Ainsi que de lancer de vastes offensives pour relier entre elles toutes ces régions et la récupération de la totalité d’Alep, des régions frontalières avec le Liban et d’une partie de la frontière avec l’Irak.
Al-Akhbar (8 mars 2013)
Hiyam Kosseify
Les conclusions qui ont commencé à apparaitre ces dernières heures montrent que le président du Parlement, Nabih Berry, s’apprête à convoquer une séance parlementaire plénière au cours de laquelle le projet orthodoxe sera le premier à être examiné. Quelles que soient les formules qui sont actuellement à l’étude, il est inévitable de soumettre à l’examen le projet orthodoxe qui a été voté par les Commissions conjointes, indépendamment du sort qui lui sera réservé. Surtout que la plupart de ceux qui l’ont accepté sont déterminés à voter en sa faveur, pour voir qui va entrer dans la « liste d’honneur » des députés qui auront voté pour que les chrétiens puissent obtenir la véritable parité. Dans ce contexte, les représentants du Bloc parlementaire de la réforme et du changement, du Hezbollah et du Mouvement Amal doivent se rencontrer en fin de semaine pour poursuivre les concertations qu’ils ont entamées il y a quelques jours.
Un expert électoral crédible assure que tout projet de loi électorale basé sur la mixité (modes de scrutin majoritaire et proportionnel) priverait les chrétiens d’au moins 15 sièges parlementaires sur 64.
Le parti Kataëb a assuré que si M. Berry soumet le projet orthodoxe au vote, il l’approuvera. En revanche, des personnalités politiques du 14-Mars indiquent que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, adopte une position médiane. Il a pris la place de Walid Joumblatt en tant que parti qui fera pencher la balance dans un sens ou dans l’autre.
Al-Akhbar (6 mars 2013)
Hassan Olleik
Le député Walid Joumblatt semble affecté par la mort de son ami Hekmat Chehabi, ancien chef d’état-major de l’armée syrienne. Il revient sans ses souvenirs à « la belle époque », celle où Chéhabi et Abdel Halim Khaddam gouvernaient le Liban, sous la supervision de Hafez el-Assad. « À cette époque, la Syrie à sauvé le Liban. Certains ne veulent pas le reconnaitre ». « Deux semaines après le début de la révolte à Daraa, j’ai rencontré Chehabi et il m’a dit : ‘Bachar al-Assad est fou et il va conduire à la destruction du pays’. Je l’ai eu quelques jours avant sa mort et il m’a déclaré : ‘Walid, la Syrie que nous avons connue est terminée et ne reviendra plus’. C’est vrai, la Syrie que j’ai défendue durant 29 ans, est terminée », ajoute le chef du parti socialiste progressiste.
Walid Joumblatt, affirme soutenir les jihadistes du Front al-Nosra, un groupe rebelle mis sur la liste noire des organisations terroristes par Washington. « Je suis avec le Front al-Nosra contre le régime syrien. Le peuple syrien a le droit de coopérer avec le diable, à l’exception d’Israël, contre le régime », dit-il. « J’agis pour protéger les druzes. Les alaouites retourneront dans leur montagne mais les druzes vivent au milieu d’une mer sunnite », indique-t-il. Selon lui, l’Occident ne changera pas sa position sur la Syrie. « L’objectif est de détruire le pays, dit-il. Les armes parviennent aux rebelles au compte-gouttes, juste pour faire durer le conflit, ce qui signifie davantage de destructions. » Joumblatt aboutit à la conclusion que « le régime ne tombera pas, mais la Syrie sera détruite ».
Al-Joumhouria (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Tarek Tarchichi (7 Mars 2013)
Tant que les projets de loi électorale en gestation, ou qui pourraient être proposés à l’avenir, ne s’inspirent pas du projet du président de la Chambre Nabih Berry, il ne sera pas possible de s’entendre sur un texte consensuel et, par conséquent, la prorogation du mandat du Parlement sera inévitable. M. Berry avait proposé la parité au niveau des modes de scrutin majoritaire et proportionnel.
À la lumière des derniers développements, des observateurs décrivent la situation interne comme suit :
– 1. Le 8-Mars, qui dirige la majorité gouvernementale -en dépit de toutes les failles- n’a pas d’inconvénients, s’il est impossible de s’entendre sur une loi électorale lui assurant la victoire aux législatives, à proroger le mandat du Parlement, qui sera suivi forcément par le maintien du gouvernement en place. Aussi, bien qu’il tienne certains leviers du pouvoir, le 8-Mars n’est pas disposé à mener une bataille pour faire adopter la loi qu’il souhaite, au risque de provoquer un embrasement dans le pays. Cette coalition n’est pas gênée du maintien du statu quo en attendant le dénouement de la crise syrienne, surtout que les démarches diplomatiques pour trouver une solution à cette guerre, basée sur le dialogue entre le régime et les rebelles, avancent lentement ;
– 2. Le 14-Mars se bat pour faire passer une loi qui lui permettrait de récupérer la majorité parlementaire dont il disposait jusqu’en 2011, lorsque certaines de ses composantes ont changé leurs orientations politiques, faisant tomber le gouvernement de Saad Hariri. Cette coalition souhaiterait revenir la loi de 1960. Mais elle n’a pas d’inconvénients, elle non plus, à ce que le mandat du Parlement soit prorogé, car elle pense que dans un avenir pas très lointain, elle pourra récupérer ce qu’elle appelle « la majorité spoliée », en attirant de nouveau dans ses rangs Walid Joumblatt.
En conclusion, aussi bien le 8 que le 14-Mars sont favorables, pour des raisons différentes, à la prorogation du mandat de la Chambre. Le problème c’est qu’au lieu d’être une occasion pour s’entendre sur une nouvelle loi proche de celle de M. Berry, la prorogation prolongera la crise. Ce qui signifie que la situation politique et sécuritaire restera fragile.
Ad-Diyar (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
(6 Mars 2013)
Les services de sécurité ont appris que dix jeunes partisans du cheikh Ahmed al-Assir portent des ceintures explosives et marchent en tête des cortèges et des manifestations organisés par le dignitaire religieux dans les différentes régions du pays, notamment dans la ville de Saïda. Ce type de comportement est nouveau et ne se produisaient pas lors des manifestations organisées par al-Assir par le passé. Mais depuis peu, l’imam de la mosquée Bilal ben Rabah aurait pris cette décision pour « mourir en martyr » au cas où les forces de l’ordre venaient à l’arrêter.
La Libre Belgique (Quotidien belge, 8 mars 2013)
Des centaines de jeunes Européens, dont des dizaines de Flamands, se battent en Syrie aux côtés des musulmans radicaux, a annoncé la présidente de l’agence européenne Eurojust, Michèle Coninsx. Dans une interview à la radio de langue néerlandaise VRT, Mme Coninsx s’est déclarée préoccupée par le nombre croissant de jeunes faisant l’aller-retour entre l’Europe et la Syrie. Selon l’Eurojust chargé de coordonner les activités des autorités judiciaires nationales, cette tendance inspire de l’inquiétude, car des jeunes entrent en contact avec des mouvements radicaux souvent liés à Al-Qaïda et représentent un danger à leur retour en Europe
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