Tony Blair, sur le point de recevoir George W. Bush à Londres, joue le rôle du tuteur du président états-unien. C’est en effet le Premier ministre qui a conseillé à Bush d’utiliser les armes de destruction massive comme casus belli pour justifier sa guerre en Irak face à l’ONU, puis qui lui a conseillé, après l’échec des négociations pour convaincre l’ONU, de relancer le processus de paix israélo-palestinien pour accroître la crédibilité de la coalition. Toutefois, cette dernière initiative a été minée à l’intérieur de l’administration Bush.
D’après Flynt Leverett, ancien analyste à la CIA, ancien directeur du National Security Council pour le Proche-Orient et rédacteur de la « Feuille de route », ce plan a été rédigé bien avant d’être rendu public par l’administration Bush à la fin de l’année 2002 et il répondait à des engagements pris auprès des États arabes et européens mais il a été abandonné pour ne pas mettre Ariel Sharon en difficulté. Le principal responsable de cet abandon est Elliot Abrams, responsable des questions moyen-orientales au National Security Council, ancien inculpé dans l’Irangate et pourfendeur des accords d’Oslo, même s’il n’est pas parvenu à empêcher Blair de convaincre Bush de rendre public la Feuille de route.
La clé du succès du plan consistait à soutenir Mahmoud Abbas et à pousser Sharon à faire des concessions sur les colonies. Le Premier ministre palestinien envoya un émissaire à la Maison-Blanche qui fut reçu par Elliot Abrams qui refusa de l’aider. Dans le même temps, il parvenait à renvoyer du NSC les partisans du texte.
Blair a aidé Bush sur l’Irak, mais n’a rien obtenu en retour.
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