Récemment le New Labour a franchi une étape décisive : jamais en 100 ans d’existence, il n’était resté plus de six ans au pouvoir. Il est en passe de devenir un parti de gouvernement hégémonique à l’image de ses homologues d’Europe du nord.
La presse anti-travailliste de Londres, la droite et la gauche de la gauche continuent d’attaquer Tony Blair à propos de l’Irak, mais les députés et militants travaillistes savent que le débat est clos et que nous avons eu raison de renverser Saddam Hussein comme nous avions renversé Milosevic. Ceux qui auraient préféré conserver Saddam Hussein au pouvoir et restent obsédés par leur haine de Washington ne partagent pas cette opinion, mais les manifestants ne sont pas les électeurs.
M. Blair a transformé un parti socialiste divisé en formation sociale-démocrate de gouvernement en développant un programme de « troisième voie » ou de social-démocratie modernisée. Il concilie la nécessité économique et les obligations sociales. Il s’agit d’une application des règles économiques à la société en adoptant pour les services publics une vision entrepreneuriale avisée. Il s’agit d’une approche pragmatique, un réformisme permanent qui, je l’espère, nous permettra de gagner les élections de 2004 et 2005.
Le réformisme de Blair se situe entre le Charybde du socialisme étatique français et le Scylla de la social-démocratie allemande où les intérêts particuliers bloquent toutes réformes. Nous offrons une voie pour la gauche européenne qui doit se réinventer face aux partis de droite au pouvoir en Europe et aux États-Unis. Il s’agit d’une chance de résoudre les problèmes économiques de l’Europe.
« Tony Blair ou le réformisme permanent », par Denis MacShane, Le Monde, 18 novembre 2003.
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