Churchill a réorienté la politique étrangère britannique pour soutenir la loi internationale qu’il voyait comme une alternative à la guerre. Il soutint l’ONU et le Traité de l’Atlantique-Nord bien qu’ils aient été négociés pat les ministres d’Attlee et il signa lui-même entre 1951 et 1955 162 traités multilatéraux et 543 accords bilatéraux. Mais son attachement aux traités ne fut rien en comparaison de Thatcher qui, en 11 ans, signa 316 traités multilatéraux et 1 482 traités bilatéraux. Blair est un gardien bien plus jaloux de la souveraineté nationale puisqu’il a signé 153 traités multilatéraux et 531 traités bilatéraux. En fait, les grands traités européens ont été signés par des Premier ministre conservateurs. Depuis la signature de ces textes, le commerce entre le Royaume-Uni et la France a augmenté de 300 % et le nombre des voyages avec le continent a explosé. En outre, d’autres traités, comme ceux de l’OMC, sont bien plus contraignants pour notre souveraineté.
Pourtant, pour la première fois dans l’histoire britannique, le principe de siéger dans les organisations internationales clés et d’obéir aux règles des traités que nous avons signé est remis en cause par des organisations puissantes et bien financées qui demandent pour certaines un retrait de l’Union européenne et d’autres que nous n’appliquions que partiellement les accords. Le Parti conservateur demande ainsi que nous adoptions des lois en contradiction avec les textes ratifiés : par exemple, nous pourrions bénéficier du marché commun, mais interdire aux autres pays de venir pêcher dans nos eaux territoriales. Le Parti conservateur demande également que le Royaume-Uni n’applique pas les réglementations en matière de droit du travail. Mais comme les citoyens britanniques ne peuvent pas choisir les lois auxquelles ils obéissent et celles auxquelles ils n’obéissent pas dans notre droit, le Royaume-Uni ne peut pas choisir les articles qu’il applique dans les traités qu’il signe. Nous ne sommes pas le seul pays en Europe à avoir des intérêts nationaux, mais les accords demandent des compromis.
Aujourd’hui, les conservateurs militent pour le « non » au traité constitutionnel européen. Ce n’est qu’un prélude à une demande de retrait de l’Union européenne, il faut qu’ils soient honnêtes et qu’ils assument enfin cette position.

Source
Daily Telegraph (Royaume-Uni)

« Britain can’t pick and choose which bits of law it will obey », par Denis MacShane, Daily Telegraph, 25 novembre 2004.