Les événements du week-end en Géorgie ressemblent beaucoup à ceux de 1992 qui avaient amené au pouvoir Edouard Chevardnarze au lendemain de l’indépendance. Le départ d’Edouard Chevardnarze n’aurait pas dû se dérouler ainsi mais les Géorgiens ont sur lui un regard beaucoup plus critique que ne l’ont les Occidentaux qui se souviennent de son rôle dans la Guerre froide. L’ancien président géorgien a très vite perdu la confiance de son peuple après son arrivée au pouvoir.
Dans ce pays, le corruption est encore plus développée que dans les autres pays de l’ex-URSS et sape les efforts de réformes. La Géorgie est l’un des dix pays les plus corrompus au monde et Edouard Chevardnarze n’ arien fait pour lutter contre cette tendance malgré les demandes du FMI et de la Banque mondiale. Aujourd’hui, 60 % de l’économie géorgienne est issue de l’économie souterraine. La Géorgie est le pays qui reçoit la plus forte aide par habitant de la part des États-Unis après Israël. Du temps de l’URSS, elle disposait de la population la mieux instruite. On peut donc penser qu’elle ne manque pas de ressources. Reste à savoir ce que fera la nouvelle génération de politiciens.
Le nouveau président sera sans doute Misha Saakashvili, ancien ministre de la Justice de Chevardnadze. Il a promis que l’armée russe quitterait le territoire et de réunifier le pays. Il s’agit là de questions épineuses qui ont servis son discours populiste dans l’opposition. Cependant, pour se reconstruire, la Géorgie a besoin de Moscou et de Washington.
« Revolution haunts the land of monsters and poets », par Robert Parsons, The Guardian, 24 novembre 2003.
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