La semaine dernière, suite aux déclarations contradictoires de responsables russes sur la possibilité d’une ratification par Moscou du protocole de Kyoto, la Russie a semblé jouer à la roulette avec le climat mondial. Ce protocole ne peut pas entrer en vigueur sans la ratification russe et le désaccord sur ce point au sein du gouvernement russe est troublant pour les ministres de l’environnement qui se rassembleront à Milan.
Vladimir Poutine hésite. Si la ratification pourrait rapporter 10 milliards de dollars à la Russie, qui vendrait alors une partie de son droit d’émission de CO2 à d’autres pays, la croissance russe des dernières années a augmenté les émissions de sorte que la Russie pourrait avoir des difficultés à respecter ses engagements à long terme. Les pays en voie de développement ont affirmé qu’ils ne feraient rien dans ce domaine tant que les pays développés ne diminueraient pas leurs émissions. La tendance actuelle pourrait nous conduire à un accroissement des émissions de CO2 de 75 % d’ici à 2020 au lieu de la diminution de 60 % espérée pour 2050.
L’Union européenne et le Royaume-Uni doivent former un partenariat avec les PVD pour qu’ils réduisent leurs émissions comme sont en train de la faire la Chine et l’Inde. La Croix rouge a également proposé que les pays pauvres qui souffrent des changements climatiques puissent porter plainte et exiger réparation contre les pays riches qui émettent trop de CO2, mais cette option ne peut pas permettre d’atteindre les objectifs fixés par les scientifiques. Le protocole ne semble pas être sur la bonne voie vu les refus des États-Unis et de l’Australie et le peu d’entrain des pays en voie de développement.
Il faut donc changer de stratégie et s’appuyer sur la rapport « Contraction et convergence » qui précise qu’il faut diminuer les émissions en fixant un maximum par habitant égal pour tous.

Source
The Independent (Royaume-Uni)

« The Kyoto Protocol and a deadly game of Russian roulette », par Michael Meacher, The Independant, 7 décembre 2003.