Le sommet des Amériques se réunit cette semaine au Mexique. George W. Bush devra y affronter un continent sud qui bascule à gauche. Dans le pays hôte, son ami, le président Vicente Fox termine sans gloire son mandat.
Le professeur Jorge Castañeda l’exonère de son bilan insignifiant : s’il n’a pas réalisé les réformes auxquelles il s’était engagé, c’est de la faute de son opposition qui les a bloquées.
Selon la Fondation Carnegie, le danger nucléaire provient d’abord de l’absence de contrôle des armes de l’ex-URSS, puis de la prolifération qui pourrait un jour bénéficier à des groupes non-étatiques. C’est pourquoi, l’un des chercheurs de cette fondation, Jon B. Wolfsthal met en cause le Pakistan. Dans le Los Angeles Times, il préconise de ne pas sanctionner ce pays, suspecté d’avoir fourni la Corée du Nord, l’Iran, voire la Libye, mais de le contraindre à se soumettre à une surveillance de ses activités en ce domaine.
100 000 personnes ont manifesté ce week-end à Tel-Aviv au cri d’ « Israël ne reculera pas ! ». En effet, au sein de l’extrême droite israélienne, un affrontement oppose les « réalistes », pour qui l’extension des frontières du pays passe par l’abandon de quelques colonies trop éloignées, aux « jusqu’au-boutistes », pour lesquels aucun démantèlement n’est envisageable. Pour Nachman Shaï, proche d’Ariel Sharon, il faut faire preuve de souplesse. Ce n’est pas seulement en Iran que la terre tremble, mais dans tout le Proche-Orient : la Libye se rapproche d’Israël et la Syrie est prête à négocier. Tel-Aviv devrait donc profiter de cette conjoncture pour gagner des points en s’appuyant sur la feuille de route, écrit-il dans le Jerusalem Post.
L’ambassadeur Howard H. Baker Jr. se félicite dans l’Asahi Shimbun des excellentes relations nippo-états-uniennes. Puis, il propose à Tokyo de réformer son système bancaire dans un sens favorable à la gestion de la dette extérieure de Washington. En échange de ce service, les Etats-Unis agiraient pour que le Japon ait un siège permanent au Conseil de sécurité et pour qu’il accueille le réacteur atomique ITER.
Le sommet des Amériques se réunit cette semaine à Monterrey. George W. Bush devra affronter un axe bolivarien Chavez-Castro (sans ce dernier qui est traditionnellement exclu du sommet) et un axe libéral de gauche Kirchner-Lula. En réalité, c’est tout le continent sud qui bascule à gauche. Dans le pays hôte, le Mexique, son ami, le président Vicente Fox est contesté et termine sans gloire son mandat.
Le professeur Jorge Castañeda l’exonère de son bilan insignifiant. Si le président mexicain n’a pas réalisé les réformes auxquelles il s’était engagé, c’est de la faute de son opposition qui les a bloquées, écrit-il dans le Los Angeles Times. Mais il ne dit mot des entreprises publiques bradées à des compagnies étrangères dans le cadre du programme de privatisation.
David de Ferranti, vice-président de la Banque mondiale, présente dans l’International Herald Tribune le programme de son institution pour le développement de l’Amérique latine. Au-delà des avis consensuels sur l’amélioration du système éducatif ou l’intégration des indigènes, il préconise la relance des négociations de l’OMC interrompues à Cancun. Ce qui revient à demander aux États latino-américains de céder là où ils pensent avoir obtenu leur seule victoire.
Steven Metz de l’École de guerre de l’Army affirme qu’il faudra plusieurs générations pour que les Irakiens apprennent la démocratie. Bien que le Washington Post précise que ce point de vue n’engage que son auteur, sa publication révèle le constat des militaires responsables de l’occupation du pays : ils n’ont pas été accueillis en libérateurs, mais doivent faire face à une résistance forte. Pour la vaincre, ils mettent en œuvre des méthodes contre-insurrectionnelles qui leur aliènent un peu plus la population. Ils ne peuvent donc espérer, ni à court, ni à moyen terme, bâtir une nation démocratique selon le modèle de l’occupation de l’Allemagne et du Japon. Les responsables politiques sont donc implicitement invités à changer leurs objectifs. Cette tribune ressort de la campagne conduite par des officiers de l’Army pour récuser les objectifs stratégiques de l’administration Bush, la guerre en Irak d’abord, la guerre au terrorisme ensuite.
Enfin, le journaliste Kevin Philips rappelle (ou révèle) aux lecteurs du Los Angeles Times l’implication du clan Bush dans les affaires pétrolières moyen-orientales depuis quatre générations. Il observe le conflit d’intérêt entre les affaires familiales et la politique étrangère de la dynastie régnante.
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