La Corée du Nord a inventé une nouvelle stratégie diplomatique : le tourisme nucléaire. On ne peut pas décrire autrement la visite la semaine dernière dans ce pays d’un groupe d’Américains, anciens fonctionnaires ou responsables politiques comme Charles Pritchard, Sigfried Hecker, John Lewis et les assistants des sénateurs Biden et Lugar. On leur a fait visiter un certain nombre d’installations nucléaires avant qu’ils rentrent aux États-Unis.
L’arsenal nord-coréen n’est pas nouveau et déjà, au début des années 90, on soupçonnait Kim de posséder une ou deux bombes. C’était sous l’ère Bill Clinton et Jimmy Carter fut le premier à instituer les voyages non-officiels en Corée du Nord pour obtenir un accord de « paix ». Il parvint à faire céder les Etats-Unis et Pyongyang continua à développer son programme. Menacé par George W. Bush en 2002, la Corée du Nord sortit du Traité de non-prolifération, affirma posséder des armes nucléaires capables d’atteindre les États-Unis et exigea un nouvel accord.
Ce à quoi participent les touristes nucléaires, c’est à une manœuvre nord-coréenne visant à influencer l’opinion américaine pour obtenir une nouvelle récompense à leur tentative d’extorsion. En réalité, il ne faut pas signer d’accord avec Pyongyang tant que la menace n’aura pas disparue ; et la menace n’est pas l’arsenal nucléaire, c’est le régime totalitaire. Ce ne sont pas les installations nucléaires que les visiteurs auraient dû observer, on sait qu’elles existent, ce sont les instruments de l’appareil répressif. Il faut continuer à faire pression sur la Corée du Nord, et sur la Chine pour qu’elle cesse ses aides, et pas négocier.
« Plutonium Patsies », par Claudia Rosett, Wall Street Journal, 14 janvier 2004.
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