En 1987, Ronald Reagan appelait à la chute du Mur lors d’un discours à Berlin ouest où il interpellait M. Gorbatchev. Il avait avec lui le poids de notre puissance militaire, mais surtout celui de nos principes. Deux ans plus tard, le Mur tombait. On devrait souhaiter que George W. Bush agisse de la même façon avec la Corée du Nord, mais bientôt les discussions à six où Kim Jong Il sera l’invité d’honneur et sera cajolé vont reprendre. Elles aboutiront sans doute à une proposition d’accord de sécurité et d’aide économique de la part de Washington en échange de la promesse nord-coréenne d’abandonner un programme d’armement nucléaire que Pyongyang avait déjà promis d’arrêter il y a dix ans.
Il faut pourtant se souvenir les actes diplomatiques les plus adroits sont parfois non-diplomatiques. Le message de Reagan en 1987 n’était pas destiné qu’aux dirigeants soviétiques, mais aussi aux populations qui ont fait tomber le Mur et abattu l’empire. Or, à l’époque, Ronald Reagan était confronté à une puissance qui avait de nombreux missiles nucléaires et missiles à longue portée.
M. Bush doit appliquer en Corée du Nord les principes de démocratisation qu’il a mis en place au Proche-Orient, pas négocier et demander l’aide de la Chine. Il faut cesser de nous demander ce que nous pourrions faire pour régler le problème, c’est à la Corée du Nord de prouver son intégrité, pas le contraire.
Ce pays a un gouvernement atroce qui a causé la mort de deux millions de personnes par la faim. Si nous envoyons de la nourriture, elle sera volée et le gouvernement ne changera pas. Nous ferions mieux d’envoyer les œuvres d’Adam Smith, de Friedrich Hayek ou de Milton Friedman, avec un catalogue de chez Sears et un exemplaire de la constitution états-unienne. Il faudra proposer des endroits où Kim Jong Il pourra partir s’il quitte le pouvoir et entamer les discussions à six en abordant la question des Droits de l’homme. Nous devons aussi accroître le temps de diffusion du programme coréen de Radio Free Asia.
« Tear Down This Regime », par Claudia Rosett, Wall Street Journal, 11 février 2004.
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