George W. Bush, en ignorant les difficultés de la question irakienne qui étaient signalées par nos alliés européens, a créé la plus grave tension dans les relations transatlantiques depuis la crise de Suez. La guerre en Irak a ouvert une crise déjà préparée par les oppositions sur les questions commerciales, de contrôle des armes, le Moyen-Orient, le réchauffement de la planète et la Cour criminelle internationale.
En mars, une minorité des Européens avaient une bonne image des Etats-Unis. La crise euro-atlantique doit être apaisée sous peine de voir s’écrouler la totalité du réseau d’institutions et d’accords construit depuis la Seconde Guerre mondiale. Si l’administration Bush n’y prend pas garde, Saddam Hussein aura réussi là où les dirigeants soviétiques ont échoué pendant 40 ans : diviser les États-Unis et l’Europe. De nombreux endroits dans le monde ont besoin de la coopération transatlantique, c’est pourquoi il faut construire des ponts en direction de l’Europe.
Malheureusement, dans sa campagne électorale, Bush affirme qu’il fera le contraire et les Républicains accusent les Démocrates de vouloir confier notre sécurité à d’autres en restaurant les liens transatlantiques et en internationalisant la question irakienne. Dans cette situation, l’élection de 2004 sera un référendum pour ou contre la poursuite des relations transatlantiques et un moment historique pour les États-Unis.
« Americans’ historic choice », par Madeleine Albright, The Age, 20 janvier 2004.
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