En juin 2002, George W. Bush affirma à la nation que la plus grande menace qui pesait sur nous résidait dans la possibilité que des terroristes acquièrent des armes non conventionnelles. Il fallait donc tout faire pour empêcher cela et nous aurions pu commencer par réformer notre propre politique nucléaire.
Depuis sa prise de fonction, le président Bush a pris deux mesures dans le domaine nucléaire qui représentent un tournant sensible par rapport aux politiques passées. Il a d’abord signé le traité de Moscou qui prévoit de réduire de façon significative le nombre de têtes nucléaires immédiatement déployables. Toutefois, contrairement aux autres traités sur cette question, il n’est jamais question de destruction d’armes nucléaires car rendre une arme « non-déployable » immédiatement ne veut pas dire qu’on la supprime. Washington va donc sans doute en conserver 6 à 7 000. Le second changement est la demande au Congrès de réaliser des recherches sur les bombes « anti-bunker ».
Ces deux politiques réaffirment implicitement que les États-Unis estiment que les armes nucléaires sont nécessaires à leur sécurité, ce qui va à l’encontre de ce que Washington enseigne aux autres. En effet, comment convaincre un pays qui a une bien moins grande puissance conventionnelle que les États-Unis que lui n’en a pas besoin ? Comment expliquer qu’il est intolérable que l’Irak ou la Corée du Nord aient une bombe alors que nous en avons 7 000 ? Les États-Unis n’ont pas besoin d’autant d’armes car la Russie en a aujourd’hui moins de 1000 et les autres puissances nucléaires ne dépassent pas les 500 ; En outre, les bunkers peuvent très bien être attaqués par des voies conventionnelles.
Les États-Unis doivent changer de politiques et s’appuyer sur le traité de Moscou pour placer leurs armes nucléaires rendus non-disponibles sous contrôle international. Cela permettra de demander aux sept autres puissances nucléaires de réduirent leur armement et réduira ainsi les risques.
« Nukes : Can US practice what it preaches ? », par Stansfield Turner, Christian Science Monitor, 28 janvier 2004.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter