Dans les années à venir, l’immigration sera une mise à l’épreuve de l’Union européenne élargie. Si les sociétés relèvent le défi, l’immigration les rendra plus riches et plus fortes, sinon les dissensions sociales s’aggraveront. Sans l’immigration, la population européenne déclinera et passera de 450 à 400 millions d’habitants d’ici à 2050. Cela aura pour conséquence une stagnation économique. L’Europe peut toutefois séduire de nouveaux immigrants car elle est une terre d’opportunité.
Les Européens auraient tort de fermer leur porte car cela nuirait à leur économie et cela pousserait de plus en plus de gens à tenter de pénétrer sur le territoires par des moyens détournés, filière clandestine ou demande d’asile qui saturent un système prévus pour aider les réfugiés. L’immigration clandestine est un réel problème et les États doivent s’unir pour y mettre fin en s’attaquant aux passeurs et en créant des filières d’immigration légale. Les migrations peuvent par ailleurs aussi profiter aux pays pauvres puisqu’en 2002, les immigrants ont envoyé 88 milliards de dollars dans leur pays d’origine, soit 54% de plus que le montant international de l’aide au développement. L’immigration est un enjeu mondial qui requiert une coopération internationale accrue. C’est à quoi s’emploie la Commission mondiale sur les migrations internationales.
La question de l’immigration nécessite plus cependant que la gestion des mouvements migratoires, il faut aussi favoriser l’intégration. L’immigration n’est pas un problème, c’est une solution. Les immigrés ne sont pas des terroristes ou des criminels et l’Europe doit s’élever contre la tendance qui pousse à leur attribuer tous les maux.
« Immigration : pour une stratégie européenne », par Kofi Annan, Le Monde, 29 janvier 2004. Cette tribune reprend certains points qui seront développés par l’auteur dans son discours du 29 janvier à Bruxelles, au Parlement européen, où lui sera remis le prix Sakharov.
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