Il y a 67 ans, la soif pétrolière du Japon avait poussé ce pays dans une politique expansionniste agressive. Aujourd’hui, une autre nation asiatique a besoin de pétrole : la Chine. Sa croissance en dépend. Aussi est-elle devenue le deuxième importateur du monde et sera le premier en 2030.
Or, 60 % de ses importations viennent du Moyen-Orient, ce qui pousse Pékin à s’impliquer dans la région en aidant des pays comme l’Iran, l’Irak ou la Syrie à acquérir des technologies et du matériel nécessaire à la construction d’armes de destruction massive. Ce trafic représente un grand risque. Les optimistes estiment que le besoin pétrolier chinois est une bonne chose car il contraint Pékin à participer à la stabilisation de cette région, mais historiquement quand deux puissances s’affrontent dans une zone donnée pour contrôler une ressource précise, cela n’entraîne pas la stabilité.
Cela fait quelques années maintenant que la Chine souhaite se rapprocher de Riyad. Elle en a enfin l’opportunité à présent que les liens entre l’Arabie saoudite et les États-Unis se sont distendus. L’Arabie saoudite craint que son pays ne soit attaqué militairement si un de ses ressortissants était à nouveau impliqué dans un attentat. Ne pouvant plus compter sur les seuls États-Unis pour leur sécurité, les Saoudiens pourraient se tourner vers les Chinois. Cette situation doit être étudiée par Washington qui, fort heureusement, a encore les moyens d’arrêter la Chine.
Il faut négocier avec Pékin afin d’éviter une future confrontation.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« U.S., China Are on Collision Course Over Oil », par Gal Luft, Los Angeles Times, 2 février 2004.