Les « Khomeinistes » ont évité pendant 25 ans de se demander si l’islam était une base suffisante pour fonder un État-nation moderne. Ils ont voulu fonder une « démocrate théocratique » en oubliant les contradictions inhérentes à ce système qui apparaissent au grand jour à l’approche des prochaines élections.
Le conflit est né des suites du rejet par le Conseil des Gardiens de 3 000 candidatures à l’élection parlementaire, y compris celle de députés sortants, en estimant que les candidats n’étaient pas assez « islamiques ». Ceux qui ont protesté sont présentés comme des « réformateurs » par les médias occidentaux et le Conseil des Gardiens comme des « conservateurs ». Pourtant, les soi-disant réformateurs ne veulent pas changer quoi que ce soit, il s veulent simplement prendre le contrôle du Conseil des Gardien, pas le supprimer. De son côté, le Conseil des Gardiens ne fait que suivre la constitution aussi bien dans la lettre que dans l’esprit. Or celle-ci prévoit un règlement en cas de crise, les menaces de démissions des réformateurs ne sont donc pas nécessaires.
Quoi qu’il en soit, il ne s’agit que d’une dispute entre deux factions « khomeinistes » dont une est présentée comme modérée. Les Iraniens s’en moquent puisque 85 % comptent boycotter cette élections que les candidats aient le droit de se présenter ou non. Cette crise a cependant permis d’aborder un sujet tabou : la compatibilité de l’islam avec la démocratie. Dans l’islam, la souveraineté appartient à Allah qui la délègue à ses envoyés, les califes, ce qui a été adapté aux mollahs par Khomeini. La République prévoit au contraire que la souveraineté appartient au peuple sans distinction de religion. Le système qui a voulu relier ces deux conceptions antagonistes a échoué.
Les vrais réformateurs en Iran sont ceux, minoritaires, qui veulent un vrai État islamiste ou bien, les majoritaires, qui veulent une vraie république. Ceux-là méritent le respect contrairement aux Khomeinistes qui cachent leur tyrannie derrière un mensonge.
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.
« Iran’s Islamic republic faces moment of truth », par Amir Taheri, Gulf News, 4 février 2004.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter