Les médias ont fait leurs gros titres sur les manifestations provoquées par la publication de caricatures du prophète Mahomet. Mais ces manifestants sont-ils représentatifs du monde musulman ?
La « machine à enrager » a, en réalité, été lancé par les Frères musulmans, appelant leurs sympathisants à descendre dans la rue. Une Fatwa fut prononcée par Yousouf Al-Qaradawi, un des dirigeants des Frères musulmans, ayant une émission sur Al Jazeera. Bien vite, les organisations concurrentes des Frères musulmans, tel le Hizb ut-Tahrir, se sont engouffrées dans la brèche pour ne pas être en reste, puis le Ba’as syrien qui a abandonné sa tradition laïque.
La position des Frères musulmans a été énoncée par un militant plus jeune, Tariq Ramadan. Il affirme que l’islam interdit la représentation de tous les prophètes et que les musulmans n’ont pas l’habitude de rire des religions. En réalité, la non-représentation du prophète Mahomet n’est pas « un principe absolu de l’islam ». Aucune injonction coranique ne condamne l’emploi d’images et cette supposée interdiction est réfutée par l’Histoire. La liste des miniatures représentant Mahomet est trop longue à reproduire ici. Ces illustrations trouvent leur place dans de nombreux musées de pays musulmans. Mahomet a également sa statue à la Cour suprême des États-Unis, en tant que législateur, et personne n’y trouve rien à redire. Quant à l’habitude de rire de la religion, il existe une tradition ancienne à ce sujet.
L’éthique de l’islam est fondée sur la modération, ceux qui brûlent les ambassades devraient s’en souvenir.
« Bonfire of the Pieties », par Amir Taheri, Wall Street Journal, 8 février 2006.
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