Le 25 janvier, le quotidien irakien Al-Mada a publié le nom de 262 personnalités internationales qui auraient touchés des milliers de barils de pétrole irakien en échange de leur soutien à Saddam Hussein. Mon nom était mentionné dans cette liste. Mais même sans cela je me serai prononcé sur cette affaire.
Tout d’abord je voudrai que les lecteurs lisent l’un des articles publiées sur www.reseauvoltaire.net, « L’intox des barils irakiens ». Ensuite, je voudrai faire remarquer que, selon la presse irakienne, 4 milliards de barils ont été offerts, ce qui représente cinq fois la production irakienne annuelle et dix fois la production annuelle algérienne. Était-il possible de faire sortir de telles quantités de pétrole du territoire sans que l’ONU ou les États-Unis ne s’en aperçoivent ? On peut aussi douter du fait que, à 12 dollars le baril, Saddam Hussein ait offert 50 milliards de dollars.
De 1996 à 2000, j’ai été le principal négociateur international auprès du ministre du Pétrole irakien en tant que directeur des projets internationaux, puis PDG de la Sonatrach. J’ai négocié d’importants contrats visant au développement des champs pétrolifère de Tuba. Ces négociations étaient soutenues par de grandes compagnies pétrolières internationales, dont certaines américaines, qui nous y encourageaient dans l’espoir de pouvoir participer à l’accord une fois les sanctions levées. Nous participions également au programme pétrole contre nourriture, mais les échanges se faisaient via l’ONU, sans traiter directement avec les Irakiens. Nous avons également fourni une aide humanitaire aux Irakiens et ouvert un bureau à Bagdad.
Après 2000, je ne faisais plus partie de la Sonatrach et il est devenu difficile de faire des contrats avec les Irakiens. J’ai cependant servi d’intermédiaire entre l’Irak et d’autres compagnies et ni elles, ni moi, n’avons reçu de cadeau de l’Irak.

Source
Dar Al-Hayat (Royaume-Uni)
Dar al Hayatest un quotidien arabe de politique international, basé au Royaume-Uni. Tirant à 110 000 exemplaires, ce journal mêle des articles purement informatifs et un grand nombre d’analyses et d’éditoriaux écrits par des intellectuels du monde arabe. L’une des figures les plus éminentes de la rédaction est Jihad Al Khazen, figure détestée des éditorialistes néo-conservateurs états-uniens. Libanais à l’origine, il a été racheté en 1990 par le prince et maréchal saoudien Khaled ibn Sultan.

« Offering Oil Barrels Secretly ?!, par Abdulmajid Attar, Dar-Al-Hayat, 6 février 2004.