Ma ville, Qalqilya, est en train de suffoquer à cause du mur grotesque construit par Ariel Sharon. C’est une ville de 45 000 habitants, une ville de fermiers construite en amont de terres cultivées. Elle se trouve sur la ligne verte et, en 1967, Israël a pris 80 % de nos terres arables. Nous nous sommes débrouillés depuis avec ce qui nous restait et nous avons fini par entretenir des relations de bon voisinage avec les Israéliens. Puis est venu le mur de Sharon.
Il fait huit mètre de haut avec des barbelés et des miradors. Il nous encercle et nous coupe l’accès au reste de nos terres cultivables et au tiers de nos ressources d’eau potable. En nous séparant de nos voisins, le commerce a été anéanti et 75 % de la population est maintenant au chômage. Les impôts ne rentrent donc plus et me mettent dans l’incapacité de payer les 1,5 millions de dollars que réclame la compagnie d’électricité israélienne pour continuer à alimenter la ville.
Ce mur n’a rien à voir avec la sécurité et sert uniquement les plans de Sharon pour résoudre le « problème palestinien » en nous enfermant dans des ghettos. Si Sharon atteint son but alors Qalqilya sera le prototype du futur « État palestinien ». Pendant les trois ans qui ont précédé le seconde Intifada, très peu de citoyens israéliens ont été tués par des actes terroristes et il n’y avait pas de mur, il y avait un processus de paix. Le mur ne fait qu’accroître le soutien aux groupes extrémistes.
Les habitants de Qalqilya prient la communauté internationale de prendre des mesures dans la foulée des auditions de la Cour internationale de justice. Quand George W. Bush rencontrera les dirigeants israéliens, il aura une occasion de gagner l’adhésion des Arabes à sa guerre au terrorisme en demandant la destruction du mur.
« In the shadow of Sharon’s wall », par Marouf Zahran, The Guardian, 23 février 2004.
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