Aujourd’hui Haïti, l’année dernière le Libéria et encore avant le Sierra Leone, le Congo, le Rwanda et la Somalie. Le monde est plein d’États en déliquescence. Les nations puissantes savent que pour des raisons morales et de sécurité, elles ne peuvent pas ignorer ces zones.
Il y a une centaine d’année, les moyens d’actions auraient été évidents : un pays « civilisé » aurait colonisé une pays « non civilisé », mais cette pratique n’a plus cours car l’Occident ne veut plus de ce que Rudyard Kipling appelait « le fardeau de l’homme blanc ». Nous avons désormais adopté une règle qui consiste à passer par le Conseil de sécurité de l’ONU et occasionnellement à envoyer quelques troupes. C’est cette approche qui a permis les génocides du Rwanda et de Bosnie et les horreurs du Libéria et d’Haïti. Si nous voulons vraiment nous opposer aux problèmes posés par ces États, nous devons adopter des mesures nationales et internationales.
Au niveau national, nous devions constituer une agence spécialisée dans la reconstruction et qui pourra coordonner les efforts des différents départements. De son côté, le Pentagone devra affecter certaines divisions à la tâche exclusive des missions de maintien de la paix. Les États-Unis ne peuvent pas réussir cette mission seuls et ils doivent donc encourager les puissances régionales à prendre la responsabilité de leur propre pré carré. Des organisations internationales comme l’OTAN peuvent aussi prêter assistance. Il ne faut pas oublier l’ONU qui peut actuellement déployer une force de 45 000 hommes, mais malheureusement ces forces doivent rester strictement neutres, même quand l’agresseur est reconnu.
Il est temps de réactiver l’idée d’une force onusienne plus robuste, comparable à la Légion étrangère française et qui ne reculera pas devant les gangs haïtiens ou les milices serbes. Malheureusement, l’ONU change très lentement et la création d’une telle force soulève de nombreuses oppositions aux États-Unis. Son existence est pourtant dans notre intérêt.
« Shouldering the Load, and the Rifle », par Max Boot, Los Angeles Times, 26 février 2004.
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