« Israël, Palestine, le statu quo impossible »

L’accord de Genève signé entre Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo est un puissant motif d’espoir de régler un conflit qui désespère les meilleures volontés. On peut affirmer qu’il sert d’exutoire à certains régimes arabes en leur permettant de canaliser l’énergie des foules. Il n’en reste pas moins, qu’en raison de la non-résolution de ce conflit, le sort des Palestiniens est chaque jour un peu plus une cause de frustration dans les pays musulmans et de ressentiment à l’égard des pays occidentaux.
En 1993, Samuel Huntington affirmait dans son célèbre article du « choc des civilisations » qu’au XXIème siècle, les guerres feraient s’affronter les civilisations toutes entières et que la première d’entre elles opposerait la civilisation occidentale à la civilisation musulmane contestant sa domination. On a fait deux erreurs sur cette thèse en la croyant inéluctable ou en la réfutant simplement. Ces deux erreurs antagonistes peuvent mener à la réalisation de cette théorie.
Le terrible constat qu’on peut faire, c’est que, au cours des derniers mois, on a avancé vers ce choc des civilisations. La Guerre d’Irak a entraîné une impopularité croissante des États-Unis et la différence d’appréciation des propos du Premier ministre de Malaisie affirmant que « les juifs gouvernent le monde » est le symbole du fossé qui s’est creusé. Les États-Unis ont affirmé que la Guerre d’Irak servirait à résoudre le conflit israélo-palestinien, puis ont fait porter sur les Palestiniens toute la responsabilité du conflit. Ces affirmations convaincront peut-être l’opinion américaine, encore qu’elle pourrait se retourner, mais pas l’opinion internationale.
Il faut aboutir à une solution politique de retour aux frontières de 1967. Nous y arriverons tôt ou tard et chaque report ne fait qu’accroître le nombre de morts et augmente le risque de guerre des civilisations.