« La Russie ne comprendrait pas que l’OTAN installe des bases en terre balte »

L’extension de l’Union européenne n’inquiète pas du tout la Russie qui se considère, qu’on le veuille ou non, comme membre de l’Union puisque, même avant l’élargissement, plus de 50 % de nos échanges commerciaux se font avec elle. L’intégration entre l’Union européenne et la Russie est satisfaisante et elle a été menée depuis des années par notre nouveau Premier ministre Mikhaïl Fradkov.
En ce qui concerne l’élargissement de l’OTAN en revanche, nous ne comprendrions pas que des bases soient installées dans les pays baltes, ou en Pologne. L’OTAN a été construite durant la Guerre froide pour combattre une menace qui n’existe plus. La Russie n’est plus menaçante et il n’y a aucune raison d’installer des bases dans ces pays. On peut par contre comprendre que des bases soient installées en Roumanie ou en Bulgarie pour empêcher le passage des terroristes venant du Proche-Orient. Si les troupes installées dans les pays baltes devenaient trop nombreuses, cela signifierait que le traité de réduction des armes conventionnelles est caduc et la Russie pourrait théoriquement déployer des troupes à Kaliningrad. Aujourd’hui, nos relations avec les pays baltes relèvent de la médecine et de la psychologie car notre histoire pèse lourd. Les pays baltes se cantonnent à des délires et nous accusent de totalitarisme tout en ne respectant pas les standards de l’UE sur les droits des minorités russophones.
Aujourd’hui, nous négocions avec la Géorgie sur la question des bases russes sur leur territoire. Nous souhaitons conserver une zone de sécurité autour de la Russie. Nous ne sommes pas intéressé par Haïti comme la France, nous ce qui nous préoccupe, c’est notre entourage direct. En Géorgie, le problème vient de groupes terroristes et nous faisons tout pour assurer notre sécurité et défendre nos intérêts économiques. C’est pour cette même raison que nous avons coupé le gaz à la Biélorussie car elle n’avait pas respecté ses engagements et que nos gazoducs contourneront bientôt les pays baltes.
En ce qui concerne les accusations des États-Unis sur une prétendue dérive autoritaire de Vladimir Poutine, cela s’explique en grande partie par le fait que les États-Unis sont en période électorale.