Beaucoup considèrent que c’est la révélation de la responsabilité probable d’Al Qaïda dans la mort de centaines de personnes à Madrid avant les élections de dimanche qui a provoqué la victoire inespérée des socialistes. On dit que les résultats sont le reflet de la réaction de l’électorat au soutien de José-Maria Aznar à la guerre au terrorisme. Les terroristes ont également justifié l’attentat par le soutien du Parti populaire à la politique de George W. Bush. Les socialistes, comme les terroristes, affirment donc que c’est la politique étrangère d’Aznar qui a entraîné la mort de 200 personnes.
Avant le 11 mars, les sondages pronostiquaient une large victoire du Parti populaire, mais les électeurs ont changé d’avis dans les dernières heures précédant le scrutin. ils ont réagi aux déclarations des socialistes affirmant que s’il s’avérait que c’était Al-Qaïda qui était responsable des attentats, Aznar serait responsable de les avoir provoqués. Les socialistes, pour leur part, prônent le dialogue et envisagent même de traiter avec les terroristes. Aznar avait compris pour sa part que la civilisation devait affronter le terrorisme.
la réaction des Espagnols est naturelle et humaine. La grande différence entre les attentats du 11 septembre aux États-Unis et du 11 mars en Espagne est que ces derniers ont eu lieu trois jours avant des élections et l’objectif des terroristes était justement de les influencer. Les terroristes sont donc probablement persuadés d’avoir gagné et il ne sera pas facile dans ces conditions de limiter leurs actions à l’Espagne.
Les socialistes vont maintenant être confrontés à la réalité. Pendant des années, les nations européennes ont maintenu un pacte tacite avec les militants islamiques, croyant éviter les attentats contre eux par ce biais. Edmund Burke disait toutefois que la seule chance pour le Mal de gagner était l’inaction du Bien. Les socialistes, le soir des élections, ont déclaré que leur priorité était la lutte contre le terrorisme. S’ils sont sincères et participent à la guerre au terrorisme, alors les terroristes auront échoué.
« ¿Han logrado los terroristas cambiar el curso de la democracia espanola ? », par Christopher Cox, ABC, 16 mars 2004.
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