La défaite du Parti populaire en Espagne est une gifle infligée à l’administration Bush et à sa guerre au terrorisme. Elle doit sonner le réveil des dirigeants états-uniens qui doivent adapter leur façon de diriger le monde.
En 50 ans, la population vivant dans des démocraties a plus que doublé et la diffusion des normes démocratiques a entraîné une transformation de l’analyse des relations internationales par les populations. Pendant longtemps, la politique internationale a été vue comme le privilège des chefs d’État, mais cette époque est révolue, tout comme la domination d’une superpuissance n’est plus acceptée.
Jusqu’à jeudi dernier, on pouvait penser que les Espagnols passeraient outre leur opposition à la guerre en Irak et voteraient pour le Parti populaire, mais quand il est apparu que le gouvernement avait caché des informations sur les attentats, quelque chose s’est déclenché. De même, la politique des États-Unis en Irak a été rejetée en Turquie, au Mexique, en Allemagne ou au Chili qui autrefois étaient proche des États-Unis.
Ironiquement, les États-Unis qui luttent pour la diffusion de la démocratie continuent d’agir comme une superpuissance et refusent de chercher le soutien populaire international. Les États-Unis doivent cesser de croire aux allégeances mondiales et aux liens avec les seuls dirigeants politiques. Ils doivent convaincre du bien-fondé de leur politique les populations étrangères comme ils le font avec leur propre population.

Source
Christian Science Monitor (États-Unis)

« Spain’s wake-up call to US - to lead, listen to global constituents », par Suzanne Nossel, Christian Science Monitor, 17 mars 2004.