En diplomatie, on apprend qu’une même mesure peut être acceptée ou refusée en fonction de la façon dont elle est présentée. En excluant les Palestiniens des négociations et en acceptant le plan d’Ariel Sharon, George W. Bush a créé une angoisse.
Toutefois, je ne pense pas que cet accord change fondamentalement la position de Washington ou rende impossible un accord israélo-palestinien. Bush a rappelé que tout statut final devait être fondé sur un accord mutuel. Il ne pourra donc pas y avoir de frontière finale sans approbation palestinienne. Il n’a pas exclu les négociations sur le droit au retour et il a été le premier président états-unien à appeler à la création d’un État palestinien. Les Palestiniens sont cependant en colère car ils ont été exclus des négociations conduisant au retrait de Gaza. Ils ont raison et leur participation aurait rendu plus faciles les négociations à venir.
L’initiative Sharon crée les possibilités d’un dégel d’une situation bloquée, mais les Américains doivent s’assurer que cette nouvelle situation renforce les Palestiniens qui croient en une coexistence pacifique. Il ne faut pas que le Hamas profite du retrait israélien.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Sharon-Bush Plan Isn’t the Last Word », par Dennis Ross, Los Angeles Times, 16 avril 2004.