On entend de plus en plus de critiques contre les membres de la Commission d’enquête sur 11 septembre qui se comportent comme des acteurs partisans dans ce qui est supposé être une analyse objective des attentats du 11 septembre. Il est en effet difficile d’ouvrir un journal ou d’allumer la télévision sans tomber sur un membre de la commission qui disserte sur les témoignages entendus.
Nous sommes confiants dans le fait qu’au finale la commission fournira un rapport constructif mais, en tant qu’anciens membres de la Commission nationale sur le terrorisme de 1999, nous connaissons les vertus du silence. De notre nomination en août 1999 à la remise du rapport en juin 2000, nous n’avons pas parlé aux médias ou alors après nous être concertés afin de ne parler que d’une seule voix. Il est important que les témoignages soient publics, mais le fait que les membres de la commission gardent pour eux leurs impressions l’est tout autant.
Ils doivent se comporter comme un jury dont les délibérations doivent rester secrètes, ce qui permet d’évoluer dans son opinion plus sereinement. Les membres de la commission devraient limiter leurs interventions à des questions méthodologiques et laisser les analyses immédiates aux groupes partisans.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« From One Commission to Another : Shut Up », par Juliette Kayyem et Wayne Downing, New York Times, 16 avril 2004.