L’arrivée d’un envoyé iranien pour aider la négociation entre Moqtada al Sadr et les États-Unis est ironique car on voit mal un membre d’un pays de l’« Axe du mal » négocier la « paix » avec ces militants fanatiques. En outre, le soutien de Téhéran à Sadr est un secret de polichinelle.
La guerre menée par les militants chiites n’est donc pas une insurrection locale. Cela a été démontré par un rapport des services de renseignement italiens (Sismi) qui annonçaient à l’avance qu’il fallait s’attendre à une insurrection des partisans de Saddam Hussein dans tout le pays accompagnée par une insurrection chiite. Cette insurrection n’a donc rien à voir avec une politique menée par l’Autorité provisoire de la Coalition, mais devait servir de prétexte à l’ayatollah Kazem al-Haeri, vivant en Iran et proche des conservateurs à Téhéran, pour tenter d’instaurer une république islamique avec l’aide de l’Iran et de la Syrie. Cette version est confirmée par Donald Rumsfeld et le général Abizaid.
D’après la presse arabe de Londres, beaucoup d’agents iraniens sont aujourd’hui en Irak et d’après la presse koweitienne, Sadr recevrait l’aide du Hezbollah et du Hamas. les États-Unis doivent comprendre que la guerre en Irak est en fait une guerre régionale qui unit contre les États-Unis les extrémistes religieux, y compris d’Al Qaïda, et laïcs.
L’Irak ne pourra pas être sûr tant que l’Iran enverra des terroristes dans le pays. Il faut organiser le renversement du régime iranien et cela est possible sans recourir à l’action militaire si nous soutenons les mouvements démocratiques iraniens, comme Reagan avait soutenu les opposants en URSS, et en finançant les radios en farci, comme le suggère Richard L. Armitage.
« The Iranian Hand », par Michael Ledeen, Wall Street Journal, 16 avril 2004.
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