Depuis la déclaration de Donald Rumsfeld, beaucoup d’analyses stratégiques états-uniennes pour l’Europe parlent de la « nouvelle Europe ». Il affirmait alors que la France, l’Allemagne et leurs toutous luxembourgeois et belge ne parlaient pas pour toute l’Europe et surtout pas pour les pays d’Europe centrale et orientale. L’énonciation de ce fait, pourtant indiscutable, a entraîné les protestations de Paris et Berlin et fait partie des éléments qui font dire à John Kerry que, de mémoire, on n’a jamais vu une administration aussi arrogante.
Malheureusement, la vieille Europe semble devoir avoir le dernier mot en faisant adopter une constitution à l’Union européenne qui unifierait à l’avantage de la France et de l’Allemagne la politique étrangère et de défense de l’Union. Cela tournerait l’Europe vers l’antiaméricanisme plutôt que vers les orientations atlantistes de nos nouveaux amis. Ce qui est en jeu est illustré par les déclarations de Tony Blair rappelant son engagement dans la guerre au terrorisme quand José Luis Zapatero rappelait sa volonté de se désengager d’Irak.
Si la constitution est adoptée, la politique étrangère de la Grande-Bretagne sera dictée par le continent mais Blair fait pourtant campagne en faveur de cette constitution. Les conservateurs britanniques s’y opposent en faisant remarquer, à juste titre, que si elle est adoptée, l’Union européenne deviendra le maître des États membres et non le contraire. Déjà sans constitution, l’Union européenne gêne les États-Unis : sa bureaucratie s’attaque à nos entreprises, son projet Galileo à notre GPS et la nouvelle armée européenne à l’OTAN. Il faut que l’administration Bush aide ses amis de la nouvelle Europe à éviter la création de ce monstre au service de la vieille Europe.
« Farewell to the new Europe ? », par Frank J. Gaffney Jr., Washington Times, 20 avril 2004.
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