Aucun autre pays que les États-Unis n’ont fait de la démocratie et de la défense des Droits de l’homme une question si centrale et n’ont permis à tant de composantes de son opinion publique de jouer un tel rôle dans cette question particulière de sa politique étrangère. Les États-Unis ont-ils la capacité de réellement promouvoir la démocratie ? et, si oui, en combien de temps ?
La démocratie a mis des siècles à s’implanter en Occident à partir d’une histoire riche et aucune autre culture n’a connu une évolution comparable. Si on veut réduire des siècles d’évolution en un laps de temps inapproprié, on s’expose à des conséquences imprévues. Dans les sociétés, divisées selon les ethnies et religions, on s’expose à une distribution du pouvoir sur la base des divisions de la société. Cela entraîne des risques de guerres civiles si une minorité suppose que cela la prive de pouvoir définitivement. Or, les guerres civiles sont un terrain idéal pour les terroristes.
La démocratie doit naître de facteurs internes et les tentatives pour imposer des structures occidentales fonctionnent rarement. Une politique étrangère centrée sur la démocratie doit donc tenir compte de réalités locales et régionales. En Irak, la division entre communautés fait de la création d’un pouvoir central seulement la première étape d’un long chemin vers la démocratie. Cela va nécessiter un engagement long des États-Unis et de la communauté internationale qui doit rester fondé sur la défense des valeurs tout en tenant compte de la réalité.
« ¿Por qué puede fracasar una política exterior ? », par Henry Kissinger, Clarin, 26 avril 2004.
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