La révélation de photos montrant des soldats américains soumettant des prisonniers irakiens à la torture aura un impact identique aux photos de My Laï au Vietnam sur la guerre au terrorisme et nos efforts pour apporter la démocratie. Ces photos ont détruit les derniers soutiens dont les États-Unis bénéficiaient dans la région et peut-être dans le monde. Elles alimentent la haine anti-états-unienne et soulèvent la suspicion sur notre sincérité en matière de Droits de l’homme.
Notre dernier espoir de retrouver notre crédibilité est la démission de Donald Rumsfeld. Malheureusement, George W. Bush a rejeté cette éventualité. Toutefois, l’administration Bush doit reconnaître sa responsabilité dans les actions commises par les troupes en Irak, les bonnes comme les mauvaises. Cela suffit à demander la démission du secrétaire à la Défense en raison des dysfonctionnements dans la chaîne de commandement. Rumsfeld a certes réussi des modifications profondes dans l’armée états-unienne, mais son plan pour l’après-guerre en Irak s’est révélé totalement inefficace et il a perdu la confiance du pays.
Dans les systèmes parlementaires, il est d’usage qu’un ministre démissionne quand sa politique a échoué, mais ce n’est pas la tradition aux États-Unis. Toutefois, Rumsfeld est tellement associé à la politique agressive en Irak que son départ pourrait à la fois nous permettre de retrouver notre crédibilité et faciliter les conditions de notre présence en Irak. C’est pourquoi il doit s’excuser auprès des Irakiens et démissionner.
« He Must Go ... Immediately », par Jeffrey H. Smith, Los Angeles Times, 7 mai 2004.
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