Les crimes de masse, génocidaires, continuent d’être commis partout dans le monde, mais l’épithète « nazi » n’est hurlée que contre Israël, pas contre les coupables de ces crimes.
Aujourd’hui, au Soudan, les milices arabes aidées par le gouvernement de Khartoum s’en prennent aux tribus noires, mais elles ne sont pas qualifiées de nazies. Ce ne fut pas le cas non plus des autorités rwandaises qui organisèrent le génocide de 800 000 Tutsis. Les organisations palestiniennes dont le but avéré est l’éradication d’Israël ont commis des massacres délibérés de civils israéliens et on ne leur a pas apposé l’épithète de « nazi ». Le mot « nazi » est régulièrement employé concernant Israël alors que sa politique vise à éviter que les Palestiniens tuent des civils.
Cet adjectif est employé dans les pays arabes, mais aussi en Europe. Ainsi, José Saramago, Prix Nobel portugais, a comparé l’action d’Israël à Ramallah à Auschwitz, le poète britannique Tom Paulin a comparé les colons juifs à des nazis et l’écrivain irlandais Tom McGurk a comparé l’action d’Israël à Jénine avec le nettoyage du ghetto de Varsovie. Que les Palestiniens emploient cette épithète est logique puisque cela permet d’attaquer la légitimité d’un pays né des cendres de l’Holocauste, mais que les non-Palestiniens le fassent participe d’un processus plus complexe. Il s’agit à la fois de chercher l’accusation la plus blessante possible, mais aussi pour certains antisémites de banaliser l’accusation pour mieux nier l’Holocauste. Il faut bien comprendre ce qui se peut se cacher derrière l’utilisation du mot « nazi ».
« Last Word in Anti-Semitism », par Walter Reich, Los Angeles Times, 28 mai 2004.
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