Vendredi 9 juin 2006, trois prisonniers de la prison de Guantanamo se sont suicidés. Deux Saoudiens et un Yéménite se sont pendus. Les États-Unis affirment qu’il s’agissait d’un acte de guerre visant les relations publiques. Mais l’islam interdit le suicide. Aussi qu’est-ce qui peut pousser quelqu’un à se suicider malgré ses croyances ? La réponse est embarrassante pour les États-Unis et leurs alliés.
Les 460 prisonniers de Guantanamo sont détenus depuis quatre ans sans procès. Dix seulement ont été inculpés et aucun n’a été jugé. Ils ne peuvent voir personne et ont subis des mauvais traitements. N’importe quel tribunal les libèrerait s’ils étaient jugés, mais les États-Unis prétendent les garder prisonniers à perpétuité. Les trois hommes qui se sont suicidés étaient dans le camp I, un camp de sécurité maximale où les détenus n’ont même pas le droit au papier toilette et moins encore à rencontrer un avocat. On ne sait rien d’eux si ce n’est leur nom et leur nationalité.
George W. Bush a déclaré qu’il voulait fermer ce camp et juger les prisonniers mais pourquoi attendre ? Que fait le Royaume-Uni dans ce dossier ? S’ils sont coupables, qu’ils soient condamnés, sinon, qu’on les renvoie chez eux. Nous défendons les intérêts de Mohammed El Gharani. Notre client a été arrêté alors qu’il avait 14 ans, il a été envoyé à Guantanamo à 15 ans. Il a déjà essayé deux fois de se suicider.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« A tunnel without end », par Zachary Katznelson, The Guardian, 12 juin 2006.