« Soudan : nous agissons ! »

Je veux rassurer Emma Bonino et les personnalités françaises qui ont lancé un appel salutaire à la solidarité avec les populations du Darfour : les autorités françaises se mobilisent même si nous ne répondons pas encore collectivement à l’ampleur du drame.
La crise qui secoue la frontière du Tchad et du Soudan est longtemps passée inaperçue ou sous silence tant les regards étaient tournés vers un « accord historique » avec le Sud du pays après quelques 40 années de guerre ininterrompue. C’est ce triple risque, désastre humanitaire, obstacle à la conclusion de l’accord de paix avec le Sud, menace pour les États frontaliers qui a conduit mon prédécesseur Dominique de Villepin, dès février dernier, à se rendre au Tchad puis au Soudan, et à faire part de sa constante préoccupation à Colin Powell et à nos partenaires européens. Nous avons affirmé aux autorités soudanaises qu’il était dans leur intérêt immédiat de mettre fin aux bombardements aériens et aux exactions des milices et de favoriser l’accès humanitaire. Nous avons apporté notre soutien à la médiation du Tchad entre Khartoum et les groupes rebelles. Cela a déjà conduit à un cessez-le feu appuyé par un déploiement d’observateur.
Depuis hier, les observateurs de l’Union Africaine sont déployés au Darfour et ils seront prochainement rejoints par des observateurs européens et américains. Renaud Muselier s’est rendu à la réunion de Genève des donateurs du Darfour et nous avons accru notre participation au Programme alimentaire mondial d’1,4 millions d’euros. Oui, nous restons vigilants et solidaires, oui nous agissons avec nos partenaires européens.