Le président iranien Ahmadinejad sait ce qu’il veut : des armes nucléaires, le moyen de les envoyer, la suppression de la liberté chez lui, la diffusion du terrorisme à l’étranger et la chute de l’idéologie servant de fondement à la démocratie libérale. George W. Bush sait aussi ce qu’il veut : la fin irréversible du programme nucléaire iranien, le développement de la liberté dans le monde et la victoire dans la guerre au terrorisme. Le département d’État et les Européens veulent des négociations.
Le 31 mai, l’administration Bush a proposé de rejoindre les discussions des Européens avec l’Iran. C’est un renoncement. Condoleezza Rice en passant du statut de conseillère de sécurité nationale à secrétaire d’État a gardé l’influence qu’elle avait sur George W. Bush mais elle est désormais au cœur d’un establishment diplomatique souhaitant avant tout jouer l’apaisement.
Le président sait que l’Iran s’attaque à nos intérêts et ment sur son programme nucléaire. Il le savait déjà en 2003. Pourtant après avoir déclaré qu’un Iran nucléaire était inacceptable, il a laissé à la troïka européenne le soin de faire des concessions. Et pendant trois ans, les Iraniens ont avancé vers leur objectif. Cela n’a pas empêcher les États-Unis de reculer encore, ce qui réjouit les Iraniens. Il y a 20 ans, j’ai vu le département d’État comploter contre Ronald Reagan pour le faire renoncer à sa politique de « changement de régime » en URSS. Les États-Unis n’ont jamais osé soutenir les Iraniens désireux de gagner leur liberté. Pourtant avec le second discours d’investiture du président Bush, ils ont cru qu’ils allaient recevoir de l’aide. Ce n’est pas le cas. Le département d’État s’est opposé à l’adoption de l’Iran Freedom Support Act du sénateur Rick Santorum.
J’espère qu’il n’est pas trop tard pour les Iraniens.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« Why Did Bush Blink on Iran ? (Ask Condi) », par Richard Perle, Washington Post, 25 juin 2006
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