Le Sénat états-unien s’est remis au travail après une semaine de deuil de Ronald Reagan et d’hommage à sa politique de sécurité. Il est surprenant dans ces conditions que les deux premiers textes qui seront étudiés visent précisément à affaiblir son héritage en annulant deux initiatives centrales dans les succès de l’ancien président : le maintien d’une force de dissuasion nucléaire crédible et la protection des Américains contre une attaque de missiles.
Le premier effort pour vider de son contenu les politiques de Reagan a été lancé par Dianne Feinstein et Edward M. Kennedy qui ont proposé un texte interdisant toutes recherches pour de nouvelles armes nucléaires. Reagan n’aimait pas les armes nucléaires, mais il savait que les États-Unis devaient disposer d’une force de dissuasion. C’est pourquoi il modernisa nos forces dans ce domaine. Le texte présenté au Congrès est inquiétant car il empêcherait le développement du Robust Nuclear Earth Penetration, un missile capable de pénétrer profondément dans le sol pour détruire des bunkers abritant des centres d’envoi d’armes de destruction massive. Il s’agit d’infrastructures courantes dans les États voyous qui savent que nous ne pouvons pas les atteindre. Heureusement, un premier texte sur cette question a déjà été rejeté par le Sénat en septembre.
L’autre attaque vient des démocrates Carl Levin et Jack Reed. Elle vise à retirer 500 millions de dollars du budget du programme antimissiles, l’héritier direct de l’IDS de Reagan, un programme qui a permis la fin de l’URSS et qui pourrait nous protéger des armes irakiennes dont on ignore ce qu’elles sont devenues. Aujourd’hui, Reagan soutiendrait la défense anti-missiles et nous devons continuer sa politique.
« Empty words », par Frank J. Gaffney Jr., Washington Times, 15 juin 2004.
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