Pendant 60 ans, les troupes américaines sont restées en Allemagne là où Eisenhower les avait laissées à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pendant 50 ans, les troupes américaines sont restés là où Ridgway les avait laissées après la Guerre de Corée. Depuis trois ans, Donald Rumsfeld tente de mettre fin à cette idiotie.
Lundi, George W. Bush a annoncé le redéploiement de 60 000 à 70 000 hommes de leurs bases obsolètes pour les ramener aux États-Unis ou bien les redéployer vers des bases en Europe de l’Est, en Asie du Sud Est ou au Moyen-Orient. Cela faisait longtemps que l’on se demandait pourquoi il fallait garder deux divisions en Allemagne 13 ans après la fin de la Guerre froide. La réponse des démocrates a pourtant été une démonstration de libéralisme réactionnaire : conserver le statu quo même si la raison d’être a disparu.
Le conseiller de John Kerry, Wesley Clark, a protesté vigoureusement et affirme que, dans la guerre au terrorisme, avec Al Qaïda présent dans 60 pays, ce n’est pas le moment de retirer nos troupes. En quoi pourtant, 72 000 hommes en Allemagne aident-ils à combattre Al Qaïda ? Les critiques sont particulièrement vigoureuses concernant le départ de 12 000 hommes de Corée du Sud, mais nous savons à quoi servait ces hommes : à mourir dans les premières heures d’une offensive d’un million de Nord-Coréens et justifier une entrée en guerre des États-Unis. Notre présence dans ce pays n’a plus de sens depuis que la Corée du Sud a construit une armée forte. Kerry affirme que ce retrait de troupes envoie un mauvais signal à la Corée du Nord, mais où était Kerry quand Bill Clinton faisait d’abjectes concessions à Pyongyang ?
Cela fait longtemps que nous aurions dû tirer les leçons de la fin de la Guerre froide. À quoi cela sert-il de conserver 1700 hommes en Islande ? À traquer Al Qaïda au Groenland ? Les démocrates reprochent à l’administration Bush de politiser ce redéploiement alors qu’ils viennent de passer quatre jours à célébrer les hauts faits d’un bateau sur le Mékong en 1968. Au contraire, c’est si cette question essentielle n’avait pas été traitée dans la campagne qu’il aurait fallu s’insurger.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
Los Angeles Times (États-Unis)
« A Better Defense », par Charles Krauthammer, Washington Post, 20 août 2004.
« Front Lines Shift, So Should Troops », Los Angeles Times, 20 août 2004.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter