Le rapport de la Commission d’enquête sur le 11 septembre est un document remarquable et important, produit d’une équipe sérieuse et professionnelle qui a eu accès à une somme considérable de documents classifiés. Ce rapport, riche en informations a déjà secoué la campagne électorale et il est certain qu’il aura des implications bien après que le prochain président soit élu et prenne ses fonctions. Toutefois, si ce rapport aura des effets à long terme, il ne devrait pas produire de résultats à court et moyen terme.
Il présente l’ennemi comme le « terrorisme islamiste », une perversion de l’islam, et préconise de le vaincre idéologiquement. Il appelle donc les États-Unis à investir davantage dans l’éducation et à cesser d’être aveugles face aux régimes « amis » qui oppriment leur propres peuples. Le rapport préconise le développement des relations états-uno-saoudiennes sur d’autres questions que le pétrole et la sécurité et le financement des programmes qui enseignent la tolérance, le respect de la personne et des croyances différentes. Malheureusement, beaucoup de recommandations à court terme sont en contradiction avec les objectifs à long terme.
Comment, en effet, promouvoir la démocratie tout en renforçant l’autorité centrale des pays où les terroristes se cachent ? Le rapport ne donne aucune solution pour chasser les terroristes là où ils se trouvent sans renforcer les régimes répressifs qu’il cherche à réformer. Les recommandations sur l’évolution des relations saoudo-états-uniennes ont ce même problème de cohérence. Cependant, le rapport, par sa seule existence et sa diffusion est important.
« A report whose tactical and strategic goals don’t square », par Matthew Levitt, Daily Star, 30 août 2004.
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